Sondage novembre 2016

Sondage 61/novembre
Gerard Streiff

Le rêve d’une autre entreprise

L’opinion rêve d’un autre type d’entreprise. Et d’économie. C’est le Medef qui nous le montre, bien involontairement sans doute. Le syndicat patronal en effet a commandé à l’Institut Viavoice une enquête sur l’entreprise. S’attendait-il à un satisfecit pour son système, à une empathie pour l’entreprise libérale ? Fatale erreur. Les sondés ont massivement une image critique de l’entreprise actuelle -et donc du capitalisme- et une vision de l’entreprise -et de l’économie- de demain assez précise.
L’enquête, réalisée au printemps dernier, s’intitulait « L’économie et des entreprises de demain ». D’emblée, elle traduit ce que le président de Viavoice, François Miquet-Marty, appelle prudemment une « dualité d’image. (…) L’image dominante des entreprises demeure très binaire en France. »
En clair, si l’opinion a une vision positive du progrès technologique (66%) ou des créateurs d’entreprises (64%), elle apprécie très modérément les patrons (35%) et ne voit pas d’un bon œil le profit (26 %) ni le management. Et surtout, elle se montre très critique de la finance (9 % de bonnes opinions !), un discrédit que l’on retrouve à propos du fonctionnement du capitalisme (8 % de bonnes opinions).
La critique de la dérive financière des entreprises vient très fortement dans l’enquête. « Si l’objectif de performance financière des entreprises est bien connu, note François Miquet-Marty, celui-ci est souvent décrié dès lors qu’il est perçu comme la principale raison d’être des entreprises ». La financiarisation de l’économie est en fait massivement rejetée. 84 % des sondés, chiffre record, estiment que les entreprises devraient davantage montrer que leur stratégie n’est pas uniquement financière mais comprend une vision à plus long terme. Pour 80 %, la finance doit être au service du projet d’entreprise et non l’inverse. Critique de la finance, donc, critique du système économique également et de ses finalités. 38 % des sondés estiment que les dérives du système économique sont déclenchées par l’obsession de la performance au détriment de l’utilité et pour 37 %, c’est « le manque de prise en compte de l’humain dans les préoccupations de l’entreprise » qui explique ces dérives.

Propositions de graphiques

Les entreprises devraient davantage montrer que leur stratégie n’est pas uniquement financière mais comprend une vision à plus long terme :
*oui 84%
*non 6%
*NSP 10%

La finance doit être au service du projet d’entreprise et non l’inverse :
*oui 80%
*non 8%
*NSP 12%

Diriez-vous que les dérives du système économique sont déclenchés par :
*l’obsession de la performance au détriment de l’utilité :38%
*le manque de prise en compte de l’humain dans les préoccupations de l’entreprise : 37%



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire