Pour une nouvelle industrialisation

Le PCF tiendra les 22 et 23 novembre prochain une Convention Industrie. Entretien avec Alain Obadia, membre de l’Executif, reponsable du secteur Production, industrie et services, sur les enjeux de cette rencontre, l’état de sa préparation et la nature des travaux de la Convention.

Question : Quel sont les enjeux de cette convention ?
Il est nécessaire d’actualiser l’analyse du Parti sur ces questions. L’industrie contemporaine est l’objet de mutations technologiques massives et rapides. Elle est concernée au premier chef par l’ampleur des défis écologiques ainsi que par une modification profonde des relations entre industrie, services et services publics. Il nous faut également mettre en place un dispositif de travail, en lien notamment avec la commission « entreprises », pour être plus réactifs et plus offensifs. C’est bien sûr indispensable pour se placer en position de riposte face aux conséquences des stratégies de restructuration des grands groupes, stratégies de nature essentiellement financière. Mais il est tout aussi nécessaire de pouvoir avancer des propositions crédibles pour une nouvelle industrialisation de la France en Europe.
Mesurons bien que cet enjeu est vital pour notre pays, pour le monde du travail et pour l’ensemble de la population. Allons-nous continuer à nous enliser dans la stagnation voire la quasi-récession que nous subissons depuis 2008 ? Allons-nous créer enfin les centaines de milliers d’emplois nécessaires pour lutter contre le cancer du chômage ? Allons-nous ainsi ouvrir des perspectives de sortie de crise et vaincre la désespérance, la peur de l’avenir et le repli sur soi qui caractérisent la situation d’aujourd’hui ? Un pays qui n’est plus capable de subvenir à une part suffisamment significative de ses besoins est un pays qui s’appauvrit et qui décline. Il nous faut absolument briser ce cercle vicieux en France comme en Europe.
Question : Quel est l’état de préparation dans les fédérations ?
Une quinzaine d’initiatives de réflexion et de débat a été recensée avant la convention. Il faut souligner que la densité de notre activité en cette période a laissé peu de créneaux pour ce type d’initiatives. Mais qui s’en plaindra ? La conférence nationale des 8 et 9 novembre est d’une importance majeure pour permettre à notre parti de se mobiliser au mieux et le plus efficacement dans la bataille politique complexe qu’implique la situation. La journée de mobilisation du 15 novembre vise à rassembler par l’action pour une alternative aux politiques d’austérité de Hollande et Valls. Elle s’intègre dans la démarche que nous voulons développer avec la conférence nationale, comme s’y intègre la convention industrie. C’est dire que cette dernière n’est pas la fin d’un processus. Elle en est plutôt le début. Après sa tenue, de multiples initiatives se tiendront au niveau des régions comme en Rhône Alpes par exemple ou dans des départements ou localités importantes.
Question : Quelle sera la nature des travaux des 22 et 23 novembre ?
Le premier jour nous procéderons à l’effort d’actualisation et d’approfondissement de nos analyses sur les réalités industrielles d’aujourd’hui. Quel modèle productif intégrant pleinement l’impératif écologique ? Quels liens nouveaux avec les services ? Quel effort de recherche et de quelle nature ? Quels types de formations ? Quels pouvoirs nouveaux pour les salariés ? Quels modes de financement ? Quels outils de maîtrise sociale ? Nous le ferons en séance plénière en lien avec les luttes et en nous enrichissant de l’apport d’invités ayant des connaissances ou des expériences différentes des nôtres, souvent complémentaires. Ce sera le cas de syndicalistes, d’acteurs de l’économie sociale, d’invités européens ou de spécialistes des évolutions technologiques les plus récentes dans les process de production. Nous nous donnerons évidemment le temps de débattre, notamment en ateliers. Le second jour, nous discuterons de la nature et des moyens de la bataille politique de haut niveau que nous devons mener pour promouvoir un modèle productif de progrès social et écologique fondé sur un renouveau de la démocratie. Nos travaux seront enfin clôturés par une importante intervention de Pierre Laurent. Cette Convention fera l’objet d’un numéro spécial de la Revue du Projet.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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