Elections mars 2015

Départementales
Réponses de proximité et problèmes des gens

A moins de deux semaines des élections départementales, entretien avec le responsable du secteur Elections, Pascal Savoldelli, sur le contexte politique du scrutin ; les enjeux de la consultation ; l’émergence à gauche d’une force nouvelle, antiaustéritaire.

Q : Dans quel contexte interviennent ces départementales ?

Le contexte politique évolue. L’austérité gouvernementale se poursuit jusqu’à l’indécence ( loi Macron , 49-3, Gattaz devenu l’âme de Matignon…….). Les gens, de plus en plus en difficulté, rejettent fortement la politique de François Hollande mais ils ont un peu tendance à mettre toute la gauche dans le même sac. Et puis l’idée qu’ils ont reçu une « claque » de la part du Président, cette personnalisation de la bataille, tout cela occulte les autres champs de la politique, notmment au plan local. Tout se passe comme si cette colère populaire était de plus en plus éloignée des problématiques locales. J’ajoute qu’il y a une méconnaissance des prérogatives du département, et tout simplement une méconnaissance du scrutin lui même...
Voilà quelques constats dont nous font part tous les camarades engagés dans cette campagne.

Nous devons certes faire l’articulation entre les enjeux locaux, départementaux, nationaux. Mais dans le contexte social et politique actuel, il faut surtout que dans notre travail militant, on sache lier nos réponses départementales, de proximité, et les problèmes des gens ; montrer comment d’autres politiques départementales prépareraient une autre politique nationale du service public, non austéritaire ; comment se mettent en place de possibles constructions alternatives de gauche, antiaustéritaires ; comment agir pour battre la droite et faire barrage au FN. Et puis redisons le : il s’agit d’un scrutin départemental, diversifié, qu’on ne peut pas niveler, comme le font les gens de droite ou du FN, comme tentent de le faire aussi les sondages, comme s’il s’agissait d’une élection présidentielle ou législative.

Q : Peux tu nous redire alors les enjeux de ce scrutin ?

Ces élections vont se dérouler avec en toile de fond : des batteries de sondages qui parlent d’une dynamique FN ; une nationalisation croissante du scrutin par les média et les calculs politiciens, à gauche comme à droite, en vue des régionales et des échéances nationales de2017 ; un fort rejet de la politique et de son système dans les couches populaires, bien plus préoccupées par les difficultés croissantes de la vie quotidienne que par les élections.
Dans ce contexte, deux enjeux, parmi tous ceux que nous avons montré ces derniers mois, me semblent essentiels : la proximité entre notre discours, nos actes et les problèmes très concrets et douloureux d’un nombre croissant de personnes touchées par la crise et les politiques d’austérité. C’est ce chemin qui pourra conduire à la prise de conscience qu’une alternative est nécessaire et possible à gauche. Sans cela, le rejet massif de la trahison de François Hollande va conduire au repli, au dégout, à l’abstention et au vote FN. Deuxièmement : à partir de ces problèmes concrets, la défense et le développement du service public départemental pour des politiques publiques de proximité, qui comptent dans le quotidien de tous : défense de la décentralisation, démocratie, solidarités….C’est à dire le refus des politiques d’austérité, le choix d’un service public pour tous, un service d’avenir, une réponse immédiate, quotidienne pour mieux vivre.

Un des enjeux majeurs de cette élection est donc dans notre capacité à construire des liens dynamiques, individuels et collectifs entre les gens et les difficultés qu’ils vivent ( qui les terrassent et les isolent trop souvent)et les réponses et perspectives que le département et les élus Front de Gauche peuvent leur apporter.

Q : On voit s’esquisser dans cette bataille une gauche d’alternative…

Dans la construction des candidatures à ces élections, en effet, émerge une gauche nouvelle, avec ses apports locaux, certes, mais l’addition de toutes ces énergies peut devenir une force politique qui va compter : les communistes, le Front de gauche, les écologistes, des socialistes critiques. Il faut donner de la force, et des élus, dans les départements à cette force nouvelle pour résister aux politiques d’austérité et suivre une autre voie. Cet engagement contre l’austérité dit aussi, évidemment, notre volonté de battre la droite et de faire barrage au FN dont la banalisation et la promotion dans les média est une véritable insulte aux valeurs de la République.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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