sondage 19

Le mal-être étudiant

La crise du Covid a exacerbé les inégalités, mis en lumière la détresse de larges parties de la population, c’est le cas de nombre d’étudiants. On a pu voir ces « nouveaux » pauvres désormais contraints de solliciter l’aide humanitaire. En fait la précarité de ce milieu est perceptible depuis des années. Et on se souvient sans doute de cet étudiant de Lyon, Anas K., immolé par le feu devant le siège du CROUS le 8 novembre 2019. Les résultats d’une enquête menée par le CSA, juste avant la pandémie, pour la Mutuelle des étudiants (LMDE) auprès de 5800 jeunes gens, étaient tout à fait alarmants. Certes ils se disent « en bonne santé » (89%) mais l’ensemble de leurs réponses au questionnaire montrent un mal-être profond. A commencer par leur santé mentale. Près de deux-tiers (68%) ont « tendance à se dévaloriser », à se sentir « triste, cafardeux ou déprimé une bonne partie de la journée, et ce, presque tous les jours » (67%). Plus de la moitié affirment avoir « presque tout le temps le sentiment de n’avoir goût à rien » (54%). Il y a de la dépression dans l’air et une responsable (de la Mutuelle) avoue : « ça colle avec ce qui nous remonte du terrain. Nos équipes de prévention dans les Cités U observent beaucoup de mal-être, d’isolement et de problèmes financiers ». 30% disent avoir eu des pensées suicidaires, souvent ou rarement, au cours des derniers douze mois. (A la même question, dans une précédente enquête, en 2011, ils n’étaient que 12%.) La moitié d’entre eux n’en parle à personne et la Mutuelle alerte sur la situation des homosexuels, bisexuels ou transgenres (46% de ceux qui ont des pensées morbides). L’enquête pointe la précarité sociale de ces jeunes gens. 37% disent rencontrer de « réelles difficultés financières », avoir du mal à se loger et avoir renoncé à des soins (42% !). Quant à l’hygiène de vie, s’ils affirment pratiquer une activité physique et avoir une bonne alimentation, en fait seuls 5% mangent équilibré. Ils dorment mal (47%) et sont volontiers addicts à la cigarette, au cannabis, à l’alcool.
L’étude évoque aussi la sexualité étudiante, avec quelques aspects problématiques comme le fort recul de l’utilisation de la pilule ou le fait que 52% seulement des étudiantes ont consulté un gynécologue dans l’année.

Graphiques

42% des étudiants ont déjà renoncé à des soins au cours des 12 derniers mois pour des raisons liées à…
 manque de temps 54%
 raisons financieres 40%
 automédication 39%
 difficultés à trouver un médecin 28%
 éloignement, transport 15%
 difficultés à se retrouver dans le système de santé 11%

65% sont en situation de mal-être (72% chez les femmes, 56% chez les hommes)

les principales causes de stress chez les étudiants
 les études 86%
 le travail 34%
 le fait de se sentir seul, isolé 30%
 des problèmes d’argent 29%
 l’environnement (pollution, bruit) 23%
 des problèmes de santé 15%
 le transport 14%
des addictions (jeux, alcools, drogue) 4%



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