Chassaigne

Débat budgetaire
Lieu d’affrontements et de convergences

Les journées d’étude des parlementaires communistes, républicains, citoyens et du Parti de gauche qui réunissent députés, sénateurs et élus français au Parlement européen, se sont tenues à Martigues. Le point sur la rentrée parlementaire et le débat budgétaire à venir avec André Chassaigne, président du groupe à l’Assemblée nationale.

Comment caractériser cette rentrée 2014 ?

On fait le constat d’un immense gâchis de la politique qui est mise en œuvre depuis 2012 ; c’est l’échec de la politique austéritaire ( augmentation du chômage, augmentation de la pauvreté) ; les défaites électorales qui se succèdent sont l’expression d’un gouvernement qui va droit dans le mur.
Tout cela engendre beaucoup de colère, la montée aussi de la droite et de l’extrême droite, avec des conséquences dévastatrices. Parallèlement, et j’insiste sur ce point, il y a un espoir qui surgit, un espoir qui prend forme et qui commence à se solidifier. Face à cette politique gouvernementale, suicidaire, tous ceux qui résistent commencent à trouver le chemin d’un nouveau rassemblement. Il y a là une forme de défi, en quelque sorte, qui ne peut que se concrétiser par l’exigence d’un changement radical. Voilà une situation très interessante : on sent bien que commence à naître la construction d’une alternative à la politique mise en œuvre. Je fais allusion à toutes les voix venues de différents endroits de la gauche et qui s’opposent à la politique mise en œuvre et qui commencent à converger vers la construction de réponses communes.

Et quelles appréciations sur les journées parlementaires des élus communistes et Front de gauche ?

Ces journées ont donné lieu à un débat extrêmement riche qui montre qu’il y a, chez les parlementaires communistes et Front de gauche, convergence sur la nécessité de construire des rassemblements nouveaux. C’est quelque chose qui est très interessant. Il y a la volonté, dans l’action parlementaire, en particulier sur le projet de loi de finances qui vient en discussion, de se retrouver avec d’autres, sur des points précis, sur le CICE par exemple ; il y a la volonté d’être très offensifs, demander des comptes au gouvernement, remettre en cause les orientations, sur des textes ciblés. Avec des amendements sur une véritable réforme fiscale, par exemple, avec davantage de tranches d’impôts sur le revenu, avec des propositions qui concerneraient les profits financiers... On a eu par ailleurs un échange extrêmement riche sur tout ce qui touche au budget en lien avec la réforme territoriale. D’ores et déjà, avec la mise en œuvre des réformes catastrophiques que l’on sait,
ces collectivités territoriales connaissent une cure d’austérité qui est du jamais vu ! On est quant même à 3,7 milliards de réduction des dotations budgétaires. A quoi il faut rajouter des crédits en baisse pour tous les organismes travaillant avec ces collectivités, et on n’’en parle pas assez. Par exemple, pour les communes forestières, l’ONF qui perd vingt millions d’euros ; le Centre national de la propriété forestière : suppression totale de la dotation d’Etat. Tec. Les contrats de plan Etat/régions sont en baisse colossale. On entre ainsi dans une austérité lourde pour les collectivités territoriales et pour les organismes qui travaillent avec elles.

Et comment se présente le vote du prochain budget ?

Bien évidemment, on va le combattre pied à pied, en opposition frontale, et en même temps on va profiter de la discussion pour d’une part montrer, avec nos amendements, ce que pourrait être une politique alternative de gauche, avec des propositions que nous allons porter (réforme fiscale, etc). On va aussi tout mettre en œuvre pour qu’il y ait des convergences, des ponts avec d’autres parlementaires de sensibilité de gauche. Cela va être très important. Le prochain budget va être d’une part un lieu d’affrontements très forts et en même temps un lieu de propositions alternatives.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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