Forum

Forum européen des alternatives
Paris, les 30 et 31 mai prochains

L’idée d’un Forum européen des alternatives est née lors du dernier congrès du PGE. « Nous voulons être un acteur majeur du combat politique en Europe, disait alors Pierre Laurent, ouvrir le chemin d’une alternative politique de gauche à la crise et construire un front social et politique européen. » Le congrès décida de se doter d’un outil nouveau, l’organisation annuelle d’un forum, nouvel espace ouvert à toutes les forces politiques, sociales et syndicales qui refusaient l’austérité. Le premier forum va se tenir à Paris les 30 et 31 mai prochain. « La crise a mis en évidence, note Anne Sabourin, responsable du collectif Europe, les fortes convergences qui existent au plan européen en matière d’urgences sociales, de critiques de l’austérité, de besoins humanitaires ( à l’Est et au Sud de l’Europe notamment), convergences aussi en vue d’une refondation européenne, d’une Union basée sur la solidarité, la démocratie, la paix, la transition écologique ». La préparation de ce forum s’est accélérée avec les élections grecques. Avec Syrisa au gouvernement, on parle plus volontiers aujourd’hui de la gauche d’alternative en Europe. « La venue de Tsipras au pouvoir, c’est un facteur de succès pour notre réssemblement de mai, mais du coup nous avons aussi une obligation de réussite » insiste Anne Sabourin.
Il y a la Grèce, et il y a aussi tout ce qui bougent du côté du mouvement social et syndical : en Espagne, au Portugal, en Irlande, des grèves en Italie, en Belgique.
L’enjeu français du forum est également important. Les 30 et 31 mai, on célèbrera en effet les dix ans du référendum contre le traité constitutionnel ; « On rappellera ainsi que c’est le peuple français qui avait alors rouvert le débat européen ». Certes ce vote n’a pas été respecté mais il a marqué le début d’un processus nouveau de luttes, de réflexions. « Dix ans plus tard, on est en mesure de proposer une alternative en Europe. »

Le commun dénominateur

Les organisateurs du forum multiplient actuellement les contacts en vue d’assurer le plus large rassemblement fin mai, à Paris, d’associer le plus de forces possibles à l’élaboration de la rencontre, de son contenu, des slogans. Dans les formes les plus souples. Par exemple, des partenaires qui le souhaiteraient pourraient définir et organiser eux-mêmes leurs propres ateliers. Le commun dénominateur, en l’état, pourrait être : « Contre l’austérité. Solidarité et démocratie en Europe ». « On sent tous le besoin d’événements positifs, montrer des forces qui construisent ensemble, relancer l’espoir ». Les 30 et 31 mai, iI s’agira de faire débattre 2000 personnes : 500 européens et 1500 français. Mais ces chiffres seront sans doute revus à la hausse. Les échanges se tiendront en un lieu central, à Paris, pour les réunions plénières, dans une salle un peu emblématique, mais sont prévus aussi des ateliers décentralisés « pour faire vivre la forum dans la ville ». Outre cet aspect purement politique, il est envisagé d’organiser, samedi soir, 30 mai, une grosse initiative festive, sur une place de Paris. Un grand concert d’espoir, 10 ans après la victoire du NON, et peu après l’arrivée de Syrisa au pouvoir en Grèce, ce qui constitue tout un symbole.
Le programme de ce week-end de la gauche d’alternative est à l’étude ; il devrait tourner autour des questions : quelle Europe nous voulons ? Comment la refonder ? Côté ateliers, de premiers sujets sont envisagés : le grand marché transatlantique ; barrer la route à l’extrême droite ; réussir le sommet sur le climat ; les banques ; la dette ; la paix ; les migrations ; les médias ; l’évasion fiscale ; le féminisme ; les biens communs ; le droit du travail…
« Au forum, il s’agira d’échanger sur la crise, les solutions et aussi de chercher comment les forces progessistes d’Europe vont continuer à travailler ensemble, comment elles pourront marquer le rapport de forces européen, comment elles manifesteront leur solidarité au peuple grec » estime Anne Sabourin.

Gérard Streiff

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