Climat

Les partis doivent peser sur les négociations

Les questions du climat se sont invitées dans le débat politique. D’autant que Paris accueillera en 2015 (au Bourget) une rencontre mondiale sur cet enjeu. Comment se positionne le PCF ? Entretien avec Hervé Bramy, responsable du secteur Ecologie.

En quoi la question du climat concerne le PCF ?

La raison de notre engagement n’est pas nouvelle. En 2009, à Copenhague, nous avions constitué une délégation conduite par Pierre Laurent, pour porter l’exigence de préserver le climat et donc d’agir concrètement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais également pour créer les conditions d’une véritable solidarité internationale en direction des pays les moins développés, qui seront les premiers touchés alors qu’ils ne sont responsables en rien. Il y a donc là un aspect à la fois politique, scientifique et aussi solidaire avec les pays du Sud. Notre bataille contre les inégalités environnementales et sociales trouvait son aboutissement concret au plan international. La seconde raison fondamentale de notre engagement, c’est que nous pensons que les partis politiques, qui sont exclus de l’enceinte des négociations de l’ONU, ont leur mot à dire. Il faudra bien decider de passer à une société post-carbone ; cela suppose un projet de société pour relever ce défi.

Quelle est l’ambition de la réunion internationale qui vient de se tenir ( mardi 16 septembre), sur ce sujet, au siège du Pcf ?

Nous avons, comme parti, de nombreuses convergences avec les ONG. Ceci dit, ces ONG ne peuvent pas porter tout ce que nous avons envie de faire vivre dans une conférence internationale comme celle de Paris 2015 sur le terrain politique. Si on a des convergences, on doit aussi dire, comme partis, ce que nous avons comme projet en matière d’évolution du mixte energétique en France, en Europe et dans le monde. Mais dire également les moyens qui seront nécessaires pour mener à bien cette politique. Ce débat ne peut pas être franco-français, c’est un débat international. Le PCF a un certain rayonnement au sein des partis progressistes, on l’a bien constaté lors notre dernier congrès. Pierre Laurent a donc écrit à une cinquantaine de formations politiques en Europe et dans le monde avec lesquelles nous avons des relations, pour leur dire notre volonté de mener une campagne internationale et citoyenne, de batir ensemble cette campagne, type Stockholm si on peut donner cette image. Une campagne qui puisse être une contribution parmi toutes les autres, pour donner ensemble une vision solidaire de ce que devrait être la société post-carbone, pour peser sur les négociations car les Etats pour l’instant ont plutôt une attitude égoïste sur le sujet.

Paris accueillera la confèrence Climat/2015. Est-ce que de premières intitiatives sont prévues de notre part ?

L’Etat, le gouvernement ont déjà créé une structure qui permet un lien avec les deux conférences qui vont préparer Paris, une conférence à Varsovie, une autre à Lima. Les ONG, en France notamment à travers la création de villages Alternativa (l’un est prévu à Gonesse le week-end prochain) s’organisent elles aussi. Nous, une fois que seront décidées en commun la nature et la forme de la campagne internationale qu’on voudrait mener avec les partis progressistes, on va développer des initiatives qui pourront être des rencontres, des colloques, des pétitions internationales ; tout reste encore à déterminer. On a bien sûr beaucoup de propositions en tête, qui devraient bientôt se concrétiser. A la Fête de l’Humanité 2015, on aura un grand « événement » (la forme est à trouver) qui fera le bilan de l’ensemble des initiatives menées avec les partis grogressistes ; on sera très présent au Bourget 2015, où se tiendra la Conférence, pour porter aux Chefs d’Etat le contenu de nos propositions.

Propos recueillis par Gérard Streiff



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire