MG Buffet : loi cadre sur la jeunesse

La politique et les jeunes
Recréer des liens

Marie-George Buffet va déposer à l’Assemblée Nationale une « proposition de loi cadre visant à permettre aux jeunes de prendre en main leur avenir ». Un document d’ampleur qui comprend un argumentaire sur l’état de la jeunesse, des propositions détaillées, une soixantaine d’articles. Entretien sur le pourquoi et le comment d’une telle initiative, son contenu, ses suites.

Pourquoi et comment ce texte a été mis au point ?

J’entends souvent des discours de responsables politiques sur « la jeunesse c’est l’avenir de la France », mais la jeunesse, ça veut dire aussi des conditions de vie au moment où on est jeune. Comment on vit quand on a 16, 18, 20 ans ? Alors, pourquoi une loi cadre ? Tout simplement parce qu’il n’existe aucune loi qui dit : voici quels sont les droits des jeunes aujourd’hui, voici ce que la République leur garantit comme droits. Comment ce texte a été fait ? on a travaillé sur des pistes, on a rencontré les grandes organisations de jeunesse, la JOC, la JC, l’UNEF, des jeunes de la CGT… ; on a consulté des conseils locaux de la jeunesse, on a distribué devant les lycées pour avoir des avis ; bref tout un travail d’élaboration dont les jeunes engagés se sont mêlés.

Quels sont les grands axes du texte ?

Il y a d’abord tout ce qui concerne les droits effectifs (logement, transport, santé, culture…) Prenons le droit au logement. Si on est étudiant : aujourd’hui les cités universitaires tombent à l’abandon, on a laissé la place aux résidences privées, un filon pour les spéculateurs. On veut relancer la construction de cités universitaires, faire rentrer dans le secteur public une partie de ces résidences. Pour les non étudiants, on est sur un système de blocage des loyers, de logements réservés aux jeunes salariés.
Deuxième grand axe : la question de l’autonomie. Les jeunes souhaitent pouvoir construire leur vie en indépendance. Nous sommes favorables à une allocation pour suivre ses études, à une allocation aussi de recherche d’emploi et de retour à la formation pour le jeune salarié ; il faut que ce drnier ait des revenus nécessaires pour chercher dans de bonnes conditions un travail ou retourner à une formation. Troisièmement, il y a tout ce qui concerne la lutte contre la précarité. On estime aujourd’hui qu’un jeune a un sas de près de dix ans de situation précaire. Un jeune, en apprentissage, en alternance ou en travail, ne bénéficie pas des mêmes droits qu’un salarié ; on a donc pris une série de mesures pour améliorer les conditions d’apprentissage, les conditions d’alternance mais également pour faire du CDI non pas l’exception mais la norme pour l’embauche des jeunes salariés.

Quel usage peut-on faire de ce texte ?

Si onveut que cette proposition de loi soit inscrite à l’ordre du jour, il faut créer le rapport de forces pour cela. Ensuite je crois qu’il faut utiliser ce texte lors de la campagne de la présidentielle et des législatives. On a parfois du mal à aller à la rencontre des jeunes . Or si on propose à la porte d’un lycée, d’une univesité, d’un Pôle Emploi, ces orientations, ça peut être un moment de débat politique extrêmement fort, ça peut redonner confiance, recréer des liens entre la politique et les jeunes, leur montrer que la politique, ça peut être la possibilité, avec une majorité de gauche déterminée, d’une loi qui soit examinée très rapidement et qui permette des avancées très concrètes dans leur vie quotidienne, maintenant.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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