Congrès5

Contributions
La tête dans les étoiles, les mains dans le cambouis

Un débat traverse parfois les contributions : de nombreux intervenants apprécient la tonalité des textes du congrès, le souffle de l’idéal, l’énergie utopiste ( les étoiles !). D’autres, au contraire bougonnent : lyrisme facile, disent-ils, alors que c’est d’action, de programme, de concret dont on a besoin. Mais ce débat est-il vraiment contradictoire ? La tête dans les étoiles et les mains dans le cambouis, ça peut fort bien aller ensemble. Ce que dit à sa manière A. Buteau : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui sans se raconter d’histoires, en ayant les pieds sur terre, ce qui n’empêche pas de regarder les étoiles ? »
Dans la petite centaine de dernières contributions, il est notamment question des cotisations ( Y.Huet ou K. Ben Azouz), de jeunesse (F.Mellal), d’écologie (H.Bramy), d’économie sociale et solidaire (S.Mayer, JL Gibelin,JP Pla, JP Plassard, G Remignard), d’ajustement programmatique (N. Marchand avec F.Boccara, P.Boccara, G.Cailloux, Y.Dimicoli, B.Durand, JM. Durand, C. Mills, A. Morin), de démocratie dans le parti, dans la société (O.Guigou, A.Breziat,Guiard, B.Pouvelle,O.Ayari). Des thèmes reviennent un peu plus fortement. C’est le cas de féminisme et parité avec I. Voisin ou E. Maugars. Celle-ci se félicite de la contribution collective « Le féminisme ne tue pas » et ajoute : « C’est à la fois une avancée politique pour un parti comme le nôtre, mais c’est aussi une marque que notre parti est à la traîne pour analyser de façon genrée notre société alors qu’il est à l’initiative, à l’aise dans le Front de gauche ». La lutte antiraciste est plusieurs fois abordée : F. Halaoui, A. Landrain et une intervention collective signée de N. Borvo, S. Celton, C. Dumas, F. Haloui, J. Marcuccini, B. Wojciechowski et I. Lorand. Ce dernier texte déclare : « Devenue centrale dans la vie politique, la lutte contre le racisme et les discriminations appelle de nous à la fois d’en maitriser les mécanismes, de dégager des prises de positions sur les questions telles qu’elles se posent à la société, d’évaluer l’état de l’opinion publique, et d’envisager les leviers et les formes de mobilisations, pour faire bouger les lignes. »
Plusieurs fois, et de différentes manières, on relance la réflexion sur les questions de classe et conscience de classe. « Pourquoi une « nouvelle » conscience de classe ? Demande V. Krier. Premièrement, parce que nous nous sommes éloignés depuis plusieurs années dans nos propres analyses et nos représentations, de la centralité du travail. Cet abandon a eu de graves conséquences en termes d’influence du parti auprès de la classe ouvrière et des salariés dans leur ensemble. (...) En second lieu, la domination du salariat et sa diversification obligent à penser son rassemblement sous d’autres formes que par une représentation uniforme. Il nous faut aider à reconstruire la mise en lumière des salariés, de leur travail, d’une classe sociale non pas fantasmée mais bien celle en œuvre aujourd’hui dans tous les lieux de travail aussi divers soient-ils : entreprises, ateliers, services, sous toute ces formes matérielles, immatérielles et intellectuelles (...). »
Mais c’est bien évidemment la question du front de gauche, stratégie largement soutenue, et des rapports PCF/Front de gauche qui suscitent le plus d’échanges. On terminera sur ces considérations de Paul Sindic pour qui « le temps nous est compté, à nous PCF, au Front de gauche, aux autres organisations ou tendances politiques, syndicats, associations que l’on peut qualifier de progressistes, pour développer un rapport de forces, national et international, qui permette d’éviter que l’humanité ne sombre dans la barbarie, voire ne disparaisse, en tout cas sous la forme que nous lui connaissons actuellement. Cependant, et pour les mêmes raisons inversées, les temps sont aussi venus pour la possibilité de concrétiser, dans un temps historique relativement bref, une évolution vers un état supérieur de la civilisation humaine. »
G.S.

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