PCF/Congrès 2016

Calendrier et méthode

Un premier bilan de la campagne des régionales est en cours tant à la direction que dans les fédérations. Et déjà se profile le congrès. Et maintenant ? Quelles initiatives ? Quel calendrier ? Quelle méthode ? Entretien avec Isabelle de Almeida, présidente du Conseil national.

Quel premier bilan de la campagne ?

La direction du parti tient un séminaire ( première réunion le 17 décembre, la prochaine le 11 janvier) pour faire le point du scrutin, lancer aussi la préparation du congrès. Se sont tenues aussi de nombreuses AG de communistes. Premier constat : il y a de la déception chez les communistes, de l’inquiétude, un besoin de prendre du recul et une vive conscience des enjeux politiques en cours, un besoin d’espoir, une disponibilité. Trois points sont volontiers revenus : mieux comprendre l’état de la société, et donc mieux mener la bataille idéologique ; sur la
question du rassemblement, au-delà du bilan du Front de gauche, faire l’inventaire des initiatives prises dans la campagne ; mieux s’occuper du parti, impulser des pratiques à la hauteur, redonner envie de militer, s’écouter, échanger, personne n’ayant de solution miracle. Il serait bien qu’avant le Conseil national des 16 et 17 janvier, on puisse disposer des synthèses de tous ces débats en cours.

On va entrer dans la préparation du congrès.

Il va avoir lieu du 2 au 5 juin, en effet. Il ne s’agit pas d’entrer en conclave en oubliant l’actualié. Car il y a des urgences politiques. La question de la recomposition politique que tente le pouvoir, avec sa stratégie d’évincer du paysage la gauche de transformation sociale et son scenario (« démocrates » contre FN) pour2017, en est une. Il est clair que la direction du PS ne veut pas entendre le message des urnes et maintient son cap libéral et autoritaire. Comment déjouer ce projet de recomposition ? La question de 2017 s’invite en force, très autocentrée sur la présidentielle. De notre côté, il faudra montrer qu’en 2017 se tiendront trois élections, les présidentielles, les législatives, les sanatoriales. Pas question de minimiser le parlement dont le rôle est très abimé. Il faudra travailler un mandat de legislature. Autres batailles d’actualité : le débat sur l’état d’urgence où une forte mobilisation est en cours et les communistes entendent en être ; les batailles sur les services publics, sur l’utilisation de l’argent, sur la question des médias et l’accès à l’information.

Toujours sur le congrès, quel calendrier et quelle méthode ?

Sur les enjeux de reconstruction de la gauche, de travail sur notre projet, il faut inscrire ces taches dans des temps différents. Des enjeux s’inscrivent dans un temps long ( crise systémique, climat, situation internationale, transformation du travail…). D’autre part la question de la reconstruction de la gauche ne se règlera pas uniquement avec la bataille de 2017. C’est l’existence d’une gauche de transformation sociale qui se pose et ça, ça ne se réglera pas avec un congrès ni avec une présidentielle.estion : quel sera rôle et la place du Pcf comme acteur important dans la gauche. Le congrès de 2016 portera sur le fond : quelle société voulons nous ? Quels affrontements de classe la traversent ? À qui s’adresse notre projet politique ? sur quels axes de transformation sociale ? Le CN de janvier devrait ordonnancer les grandes questions du congrès, proposer un agenda. On ne part pas de rien. Le texte « La France en commun » est une invitation au débat ; on a besoin de le travailler, l’enrichir, le mettre à jour. Il faudra travailler les initiatives à prendre pour 2017. Dès janvier, on va avoir besoin de s’adresser à tous ceux qui, dans le camp du progrès, ne se satisfont pas des propositions du pouvoir et ne veulent pas de la recomposition modèle Hollande/Valls/Cambadélis. On a des gestes et des invitations à produire vite. Puis, sur la question du parti : de quel parti a-t-on besoin pour engager les batailles à venir, reconstruire à gauche ? Quelles transformations, quelles évolutions du PCF ? Quelle direction ? Comment s’adresser aux classes populaires ? à la jeunesse ? Quid de la formation des cadres, de la communication ? Quelle pratique militante ? Il va s’agir de libérer la parole, s’écouter. On ne va pas commencer la préparation sur des postures. Il faut être audacieux et humbles. Ce congrès doit donner envie aux communistes de s’en mêler. Dès janvier, on aura besoin d’une animation des débats ; et donc prévoir des auditions, des rencontres. Il faut aller vite vers de premières contributions sur les questions à traiter.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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