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Congrès du PCF
Donner à voir notre nouvelle image

Le prochain congrès du PCF se tient donc du 7 au 10 février aux Docks d’Aubervilliers. Jacques Chabalier, membre de l’Exécutif national, revient sur l’enjeu et l’ambition de ce forum, sur la manière aussi d’associer tous les adhérents à sa préparation.

Quel est l’enjeu du congrès communiste ?

Nous avons pour ce congrès beaucoup d’ambition. Pierre Laurent en a rappelé l’enjeu lors de la Fête de l’Humanité : nous voulons un congrès qui ouvre une ère nouvelle à la fois pour le Front de gauche et pour le parti communiste. C’est à dire qu’il nous faut tirer les leçons de la période écoulée, en terme de stratégie, cette démarche de rassemblement qui est la nôtre, ce Front de gauche qui a porté ses fruits, en termes électoraux et aussi d’espoir à gauche. Tirer les leçons donc et se tourner résolument vers l’avenir. Comment définir le rôle, l’apport, l’utilité du parti communiste au sein du Front de gauche ? Comment créer le rassemblement le plus large pour s’opposer aux politiques d’austérité ? Ce que nous faisons en ce moment avec la bataille sur le traité européen. On veut aussi que le PCF définisse mieux une ambition pour la société. Nous sommes un parti de l’avenir, du partage : quelle vision on propose face au constat d’échec du capitalisme. Et nous allons mener ce travail en étant conscient des potentiels qui sont les nôtres. Ce que montrent l’attractivité nouvelle du PC, l’arrivée de très nombreux nouveaux adhérents, et aussi les études d’opinion : l’image du PC change, s’améliore.

Comment va se préparer le congrès ?

On veut une préparation offensive. On va vers la tenue d’initiatives fortes, notamment une série de meetings régionaux, quatre ou cinq grands meetings, le Conseil national du 13 octobre en précisera et le calendrier et le contenu, autour de grandes thématiques : comment on associe les nouveaux adhérents ? Comment on travaille les thèmes de la désindustrialisation ? Comment on lie industrie et écologie ? Comment on parle à l’ensemble de ceux qui se sentent exclus de la société ? On va être aussi très attentifs à la dimension internationale du congrès. L’autre enjeu est de permettre à nos adhérents de participer pleinement à l’élaboration de notre politique. Ils peuvent le faire dès à présent, dans cette phase de mise au point de ce qu’on appelle la base commune, qui donnera nos orientations, nos ambitions. J’invite tous les communistes à prendre part à ce travail, donner leur avis, dire ce qu’ils pensent de l’ordre du jour ; il faut que le débat entre dans sa phase active. C’est un appel aux contributions individuelles mais aussi une invitation aux fédérations à organiser ce débat, à prendre des initiatives visibles, publiques. Etant entendu que de bout en bout ce sont les adhérents qui décideront, choisiront, voteront. Un vote interviendra début décembre, le 5, 6, 7 certainement sur cette « base commune ». Sur laquelle les communistes, ensemble, travailleront, auquel ils pourront apporter leur contribution, leur nuance, leur amendement. Jusqu’aux congrès locaux, qui devraient se tenir entre le 15 décembre et le 20 janvier ; suivront les congrès départementaux les week-ends du 27 janvier et du 3 février. Puis le congrès national, on le sait, du 7 au 10 février. J’ajoute que pour permettre cette implication des adhérents, des commissions se sont mises en place ; l’une sur le projet de base commune ; une autre sur les candidatures ; une commission sur les statuts car on sent le besoin d’adapter nos règles de vie à la nouvelle période ; et une commission enfin de la transparence dé débats, qui va récolter les contributions, veiller à les faire circuler ; on va ouvrir à cette fin sur Internet une plate-forme pour donner à voir ces réflexions.

Il va s’agir de montrer le nouveau visage du PC ?

Absolument. L’autre ambition de notre congrès est de parler de l’avenir du communisme, montrer que nos idées ont vingt ans d’avance, de mettre sur la défensive les idées libérales. Montrer aussi que le parti communiste a un nouveau visage. On a souvent parlé dans la dernière période de transformation du PC. De fait aujourd’hui le PC, depuis 3,4 ans, a changé. On a eu beaucoup de nouveaux membres, on l’a vu lors de l’Université d’été ou de la Fête de l’Humanité, et ils viennent avec leur personnalité, leur façon de faire, leur conception, leur envie d’agir, leur révolte et c’est une très bonne chose. Donc c’est déjà un nouveau parti qui est à l’oeuvre, un parti qui bouge, évolue. Et l’enjeu du congrès consiste à montrer ce nouveau visage. Souvent les nouveaux nous disent à la fois les réticences qu’ils ont eu à nous rejoindre en raison de la caricature que les médias leur donnaient du PC, et l’expérience bien différente qu’ils font du parti, qu’ils trouvent « sympa », où l’on peut débattre, où l’on sait s’amuser, où on fait de la politique, qui a de l’ambition. Comment on va valoriser cette nouvelle image ? Ce sera un des grands enjeux du congrès.

Gérard Streiff



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