Nouvelle industrialisation

Convention Industrie
Pour une nouvelle industrialisation

Ouverte par Alain Obadia, conclue par Pierre Laurent, la Convention
Industrie des 22 et 23 novembre a donné lieu à des débats en ateliers
samedi matin ( dont la synthèse a été faite par Jean-François Bolzinger)
et en séance plénière. Dimanche, Nicolas Marchand introduisait la
discussion sur l’enjeu de la politique à l’entreprise. Entretien avec le
rapporteur Alain Obadia.

Peux-tu rappeler l’enjeu de la Convention ?

Nous devons constater qu’il y avait très longtemps que notre parti ne
s’était pas placé en situation de réfléchir à ces problématiques au
niveau nécessaire et de mettre en place un processus de travail ainsi
qu’un dispositif d’intervention adaptés. Sur le fond, nous devons
actualiser notre analyse : apprécier l’ampleur et la rapidité des
mutations induites par l’explosion actuelle du numérique dans
l’industrie ; expliciter l’impact des défis écologiques sur la
transformation des modèles productifs ; rendre compte de la modification
profonde intervenue dans les relations entre industrie, services et
services publics ; et enfin mettre en avant des propositions permettant
de faire face aux enjeux de la période. Le document préparatoire,
diffusé avant l’été, est une ébauche de cet approfondissement. Nous
avons conscience qu’il est largement à améliorer. C’est ce à quoi nous
nous attellerons après la convention en prenant en compte les
contributions qui nous sont parvenues, les débats préparatoires qui ont
pu se dérouler dans une période pourtant très chargée pour les
organisations du parti avec la Conférence nationale des 8 et 9 novembre
et la journée de mobilisation du 15 ; nous en avons recensé une
quarantaine. Et nous prendrons en compte, cela va de soi, la discussion
de la présente Convention.

Le rapport appelle à stopper la spirale du déclin, à s’engager dans une
nouvelle industrialisation (et pas seulement redressement productif),
montre la cohérence de la démarche, définit des axes (mise en place de
structures de prospective et de planification, rpole de la recherche,
question des financements, démocratie, pôles publics, dimension
européenne). ( La Revue du Projet va prochainement consacrer un numéro
spécial à l’ensemble des travaux de cette Convention.) Notre réflexion,
dis-tu, ne doit pas se faire en vase clos et nous ne devons pas être
repliés sur nous-mêmes. C’est à dire ?

Nous avançons des idées, une vision, nous les avons travaillées mais
leur fonction est avant tout de participer à une construction collective
qui nous dépasse largement. L’objectif c’est d’ouvrir une perspective de
développement profondément renouvelé pour notre pays. C’est d’ancrer la
conviction qu’une voie de progrès économique, social, écologique,
démocratique existe en rupture avec l’avenir de régression qu’on nous
prédit de toutes parts. C’est de travailler à un rassemblement
majoritaire pour des politiques alternatives en rupture avec
l’austérité. Nous voulons onc réfléchir et travailler avec tous les
acteurs concernés : les salariés, les organisations syndicales, les
experts et chercheurs, les associations, les élus, les forces
politiques, les responsables de PME et, je le dis, les entrepreneurs
porteurs de projets et soucieux du développement du pays. Nous voulons
le faire à tous les niveaux et sous les formes les plus diversifiées.

Et concernant le PCF ?

Nous avons débattu de la bataille politique que nous menons en tant que
PCF ou dans le cadre du Front de gauche, pour faire progresser ces
objectifs. Nous avons consacré à cela la plus grande partie de la
matinée de dimanche à partir d’une introduction présentée par Nicolas
Marchand. Dans ce cadre, nous devrons concrétiser la mise en place d’une
commission de travail sur la politique industrielle qui devra
fonctionner en interaction étroite avec la commission « entreprises et
lieux de travail » et en liaison avec les différentes commissions
concernées. La convention nous permet également d’aller plus loin sur la
mise en œuvre de nos décisions de congrès en ce qui concerne le
développement d’un véritable réseau militant au sein des entreprises et
sur les lieux de travail. Nous avons donc un programme chargé. Nous
avons conscience que cette convention n’a pas dit le dernier mot sur
tout. Loin de là. En ce sens, elle n’est pas la fin mais plutôt le
commencement d’un processus d’intervention, de propositions et de luttes
sur des enjeux déterminants pour notre avenir.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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