Rentrée 2015

Débattre, rassembler, être à l’initiative, recréer l’espoir.

Entretien avec Jacques Chabalier, responsable du secteur Vie du parti, sur la rentrée politique, l’actualité européenne, du côté d’Athènes notamment, le calendrier de travail du PCF, notamment les régionales de décembre puis le congrès du printemps 2016.

Comment caractériser la rentrée politique ?

La rentrée politique se déroule dans un contexte difficile, qui peut entraîner des replis sur soi, un sentiment de fatalité ; il y a dans l’actualité un certain nombre d’événements inquiétants qui peuvent aggraver ces tendances. En même temps, on perçoit aussi des possibilités de rassemblement, des recherches d’alternatives sur lesquelles on doit s’appuyer. En clair, nous sommes dans une étape nouvelle, marquée par l’aggravation de la crise politique, l’aiguisement de la lutte des classes, en France et en Europe. Monte la question : est-il possible de dégager une voie progressiste et une alternative aux politiques d’austérité ? Est-il possible de construire un rassemblement suffisamment fort pour imposer cette alternative ? La question se pose en France, avec un gouvernement qui confirme l’orientation libérale qui est la sienne mais où existent aussi des forces politiques, des citoyens qui recherchent une alternative. Ces forces sont aujourd’hui trop divisées. La responsabilité première du PCF, dans le calendrier qui va être le sien ( Université d’été, Fête de l’Humanité, préparation des élections régionales ) est de produire les actes nécessaires pour contribuer au rassemblement de ces forces-là, à partir de contenus, de projets. Sur des sujets précis, nationaux, dans les territoires et les régions, il s’agit de montrer qu’une autre politique est possible, de proposer au maximum de gens de se rassembler pour donner de la force à ces orientations, d’agir sur un rapport de forces certes difficile mais en prenant appui sur des initiatives, sur les luttes. C’est notre tâche première, changer la politique française, créer du neuf à gauche, dans le pays.

Et à l’échelle européenne aussi ?

Evidemment, notre réflexion et notre action portent aussi sur l’échelon européen, tenant compte de la situation et des derniers développements en Grèce. Ici aussi, on voit bien à quel point on assiste à une intensification de la lutte des classes à l’échelon européen. Un débat existe, au sein du parti communiste, au sein de toutes les forces politiques de gauche et de progrès, sur la voie à suivre pour refonder l’Europe et pour dégager une véritable alternative. Ce que montre la situation en Grèce, c’est que l’accord conclu en juillet, et Alexis Tsipras a reconnu lui-même que c’était un mauvais accord, cet accord a du se faire dans un contexte et dans un rapport de forces politiques défavorables. La question qui nous est posée, en Grèce, en France, en Europe, c’est : quelles sont les forces disponibles pour modifier le rapport de forces, créer une alternative ? Ce qui se passe en Grèce n’est pas la fin d’une espérance, ni le renoncement à toute possibilité d’alternative. Le combat va continuer et, nous l’espérons, il va se développer sur d’autres bases. Et il nous faut être vigilant à toutes les possibilités de rassemblement. Il y a des choses qui bougent dans le bon sens, en Espagne, en Grande-Bretagne... Nous allons, en tant que PCF, prendre des initiatives à l’échelle européenne pour investir cette bataille. A nos yeux, ça ne peut pas passer par une sortie de l’euro, mais sur cette question le débat doit se développer. Une telle perspective ferait fi de l’Europe telle qu’elle est, de ses peuples, de ses aspirations ; et elle évacuerait aussi la possibilité de faire évoluer le rapport de forces, de mobiliser pour refonder l’union européenne.

Un mot sur les élections régionales ?

Leur préparation est engagée dans toutes les régions. Un des objectifs est de contribuer aux rassemblements les plus larges, avec des partenaires politiques bien sûr, mais aussi et surtout avec des citoyens, des élus, des responsables d’associations ; il faut élargir réellement et nous parviendrons à des listes de rassemblement si nous travaillons les contenus, les projets. C’est à ce travail que nous voulons nous atteler pour pouvoir être à même de mener la campagne jusqu’aux élections du 6 et 13 décembre. On va donc prendre des initiatives, investir les
batailles politiques pour modifer les rapports de force et recréer de l’espoir. Le débat sur l’alternative est ouvert. On a produit des actes, on ne part pas de rien ( Forum des alternatives, Convention sur l’Europe) ;
des questions lourdes sont posées ; il faut mener ce débat dans le parti, dans la gauche, avec les gens, jusqu’au congrès fin mai ou début juin 2016.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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