Progression FDG

Front de Gauche
Une progression considérable

Où en est le rapport gauche / droite ? Que dire du score du FN ? Quels sont les caractéristiques du vote Front de gauche ? Premiers commentaires, « à chaud », du scrutin du 22 avril avec Lydie Benoist, membre de l’exécutif national, responsable du secteur Elections.

Que dire du rapport gauche / droite en ce lendemain de premier tour ?

Le total gauche passe à 44,8 % au lieu de 36,4 en 2007, c’est à dire qu’il y a une vraie poussée de la gauche, de plus de huit points ; on peut légitimement penser que nous n’y sommes pas pour rien : dit autrement, c’est aussi l’apport du Front de gauche qui fait que la gauche profite de l’embellie ; en même temps le parti socialiste progresse également. La droite est plutôt en grande difficulté ; la droite républicaine, hors FN, est à un peu plus de 38 points au lieu de 53, soit une perte d’un quinzaine de points.

Que penses-tu de la montée du Front national ?

Le FN passe effectivement de 10% à presque 18 points, donc une poussée très importante ; mais je veux dire qu’en 2002, quand on ajoutait Le Pen et Maigret, l’extrême droite en France faisait 19,4 % ! Je ne minimise pas l’actuelle remontée frontiste, elle est préoccupante, avec tout ce que ça représente de négatif dans la tête de nos concitoyens. En même temps n’agitons pas un épouvantail davantage qu’il ne le faudrait ; on avait déjà ces scores catastrophiques pour la démocratie en 2002.

De premières remarques sur le Front de gauche ?

Nous faisons 3 millions 985 298 voix, soit 11,11 % pour l’ensemble de la France (Dom-Tom compris), c’est à dire que nous progressons de plus de neuf points et nous gagnons 3 200 000 voix, ce qui est énorme. Qui l’eut pensé ? Il peut y avoir ici et là quelques déceptions, comme si les sondages devaient nous tracer une voie tranquille. Reste que notre progression est considérable, qualitativement, quantitativement. Il ne faut pas bouder ce résultat, ne pas être timide sur l’appréciation de ce que nous venons de réaliser. Concrètement, ça veut dire quoi ? Il n’y a pas un département dans ce pays où on soit en dessous de 5%. Je prends un exemple emblématique : même dans la région où nous sommes le plus faible, l’Alsace, on se trouve à 7 points et demi, c’est à dire que les camarades y multiplient leur score quasiment par sept ! L’écart est énorme. Il faudrait citer tous les endroits où nous avons des résultats très intéressants, la Seine-St-Denis, l’Ariège, les Hautes Pyrénées, les Alpes de Haute Provence, etc...

Maintenant, l’actualité, c’est le deuxième tour puis les législatives...

Le résultat du 22 avril et évidemment la victoire de la gauche le 6 mai prochain placent la gauche en excellente position pour viser une majorité à l’Assemblée nationale, majorité renforcée par un groupe Front de gauche beaucoup plus important. Je fais observer qu’en général, je parle en pourcentage, nous progressons toujours aux législatives par rapport à la présidentielle.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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