Rencontre 21 juin

Travailler ensemble à une alternative à gauche

Samedi dernier, les animateurs de l’Appel « Maintenant, ça suffit, marchons contre l’austérité... » puis de la marche du 12 avril ont décidé d’engager une nouvelle étape de mobilisation. Au menu, un travail sur les contenus, une décentralisation des initiatives. Prochain rendez-vous à l’automne. Le point sur cette rencontre avec Jacques Chabalier, responsable du secteur Vie du parti.

Pourquoi cette rencontre ?

Tous ceux qui avaient participé à la construction de la marche du 12 avril avaient ressenti la nécessité de continuer à travailler ensemble avec une ambition : contribuer à l’existence d’une alternative à gauche à l’actuelle politique gouvernementale. Il y avait cette ambition et il y avait aussi une exigence : c’est que toutes les suites soient, à chaque étape, décidées ensemble, militants et responsables politiques, syndicalistes, associatifs, personnalités du monde de la culture ; ce travail devait donc se poursuive mais dans le respect des identités, des cultures, des calendriers de chacun. Et la journée du 21 juin a réflété cela : c’est dans cet esprit qu’on l’a préparée, c’est dans cet esprit qu’on l’a tenue, qu’elle s’est déroulée. Cela s’est senti dans la qualité des débats. Les débats se sont organisés le matin dans des ateliers sur des contenus, en séance plénière l’après midi sur les suites politiques à donner. Cette façon de travailler ensemble a été le premier acquis de cette journée.

Et l’autre acquis de la rencontre ?

Le deuxième acquis, c’est que nous avons tous considéré que cette initiative du 21 juin n’était pas une suite du 12 avril mais que cela devait marquer un commencement, une nouvelle étape des initiatives à prendre. L’ambition, c’est de construire un projet alternatif mais aussi de travailler au rassemblement le plus large possible, pour pouvoir rendre ce projet majoritaire, dans un paysage politique dévasté, les débats sont beaucoup revenus sur cet aspect. Et il y a la question : est-ce possible de construire aujourd’hui un tel projet et de rassembler largement autour de lui ? Nous avons estimé, dans la diversité, que cet espace politique pour un projet alternatif était possible, à la fois parce qu’on sait que, dans le pays, les valeurs de gauche, de solidarité, les exigences de nouvelle répartition des richesses, de services publics, etc, continuent à marquer l’opinion, voire à être potentiellement majoritaire ; mais aussi au regard des luttes. Celles-ci se développent, certaines ont été gagnantes, je pense à Fralib, à l’hôpital de l’Hôtel Dieu ( on avait rencontré ces salariés dans le cadre de la préparation du 12 avril) ; il y a les luttes en cours, celle des cheminots, des intermittents. Il se passe quelque chose dans le mouvement social, dans le paysage social et politique du pays, avec des luttes qui ouvrent des fenêtres, des perspectives. On a décidé bien sûr de soutenir ces combats, avec une déclaration publique en ce sens, mais on a estimé aussi qu’il fallait créer de l’espoir autour de deux idées.

C’est à dire ?

La première idée : déployer un travail de contenu. C’était le sens des ateliers du matin sur des sujets précis ( précarité, sécurité sociale, finance, réforme territoriale, transition écologique, pouvoirs des salariés, services publics, emploi, libertés, etc), qui nous ont permis de définir un certain nombre de propositions mais aussi des pistes d’action. Par exemple a été avancée l’idée d’une votation citoyenne sur la réforme territoriale ou d’assises (ou encore d’états-généraux) sur le réforme du budget (de la sécurité sociale). Donc on a déjà dégagé des propositions concrètes et des pistes d’action pour l’avenir. Mais, deuxième idée, nous savons que l’essentiel doit résider dans les multiples dialogues que nous devons nouer maintenant dans les territoires. Car des propositions, il ne s’en élabore pas seulement à la Bourse du travail de Paris, le samedi 21 juin, mais il s’en élabore dans les luttes, dans les collectivités locales, dans des associations. Toutes ces idées ne visent pas seulement à s’opposer à des réformes en cours mais elles portent aussi une autre vision de la société, de l’intérêt national. On a donc un travail de convergences qui passe par les territoires, avec la mise en place de collectifs locaux, de multiples contacts avec des personnalités politiques, associatives, etc, de façon à élargir le champ des participants à cette démarche et déboucher sur le maximum de dialogues possibles. En ce sens, il a été décidé de rédiger (cette semaine) un appel à toutes les bonnes volontés, un appel au dialogue et aux initiatives pour débattre de ce projet. Ensuite, on aura sans doute besoin, à l’automne, de se retrouver, comme on vient de le faire, pour évaluer ce qui se sera mis en place, regarder les convergences possibles. Nous déciderons aussi d’initiatives nationales fortes, visibles mais cela sera décidé ensemble et ces initiatives d’ampleur nationale devront être le fruit de tout ce travail décentralisé, dans tous les territoires.

Propos recueillis par Gérard Streiff



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire