Conférence nationale

Pour une alternative de gauche à l’austérité

La conférence nationale du PCF à Montreuil, ouverte par le rapport de Pierre Laurent, a donné lieu, samedi 8 novembre, à un large débat. Il y a été beaucoup question d’agir contre l’austérité, de rassembler à gauche, de préparer les départementales de mars prochain. Entretien avec Jacques Chabalier, responsable du secteur Vie du parti, sur cette première journée de la rencontre.

Le rapport se fixe comme objectif la construction d’une alternative à gauche à la politique d’austérité en assurant un mouvement permanent de luttes.

Cette conférence nationale se donne beaucoup d’ambition. Je trouve qu’elle prolonge et amplifie ce qui a été le débat préparatoire des communistes. Des communistes qui sont, partout, conscients des risques de cette période, que ce soit pour notre pays, que ce soit en Europe, des risques graves liés aux politiques d’austérité, liées aussi aux conflits en cours dans le monde. En même temps, la conférence a l’ambition de porter plus haut encore à la fois un projet et une visée de transformation sociale. Mais cette ambition, telle qu’elle s’exprime dans le débat, montre une réelle volonté de ne pas en rester à l’incantation mais de prendre des initiatives précises, concrètes, dans les luttes, dans les initiatives, dans des rassemblements pour faire vivre ce projet de transformation sociale, avec pour premier objectif de créer un rassemblement suffisamment large pour sortir de l’ornière des politiques d’austérité. Il s’agit donc d’une conférence nationale à la fois ambitieuse et qui montre un parti communiste qui, non seulement, ne renonce pas mais tout au contraire entend s’exprimer, porter le rassemblement et prendre des initiatives en ce sens.
Ce qui est frappant, c’est que dans tous les départements, des initiatives se sont prises, ont été décidées dans le cadre des mille rencontres, dans la préparation du 15 novembre ou dans la perspective des élections départementales sur lesquelles nous réfléchissons, et commençons à prendre des contacts avec cette ambition de porter aujourd’hui de véritables valeurs de gauche. Porter les véritables valeurs de gauche, c’est à dire s’adresser à toutes celles et tous ceux, dans leur diversité, électeurs de gauche ou tout simplement tous ceux qui ne se retrouvent pas dans la politique actuelle, porter avec eux cette ambition, créer ainsi un rassemblement suffisamment fort, majoritaire pour pouvoir atteindre nos objectifs. Il y a une véritable cohérence dans ce que nous voulons faire, à la fois les mille rencontres, le 15 novembre, le tour de France auquel le secrétaire national va participer. Chaque initiative, de petite ou grande ampleur, doit être un point d’appui dans la construction de ce rassemblement.
Donc je crois que ce soir les délégués vont repartir avec l’ambition, la volonté de surmonter les difficultés réelles, liées à la situation politique, de contribuer à construire et élargir ce rassemblement, y compris avec le Front de gauche dont nous voulons qu’il soit plus que jamais cet outil de rassemblement qu’il a vocation à être. Nous voulons travailler évidemment avec nos partenaires et de façon plus large avec les organisations politiques, syndicales, le mouvement associatif, avec les citoyens, pour pouvoir déboucher et changer la donne dans ce pays.

Il a été beaucoup question des élections départementales du printemps prochain…

Les élections départementales doivent être un moment
important avec des enjeux qui sont ceux du maintien des services publics, des services rendus à la population, des possibilités d’action des départements. Nous allons travailler les candidatures, de façon très large, avec l’idée d’être présent dans le maximum de cantons, avec toutes celles et ceux qui ont envie que ce moment soit aussi un jalon important pour le rassemblement que nous voulons créer. A raison de quatre candidats par canton, cela signifierait 8000 candidats, ce qui serait un très gros travail. Dans les fédérations, on y réfléchit non pas en termes d’alliance, au point de départ, mais en terme d’ambition de sortir des politiques d’austérité. Quels sont les hommes et les femmes qui peuvent porter à la fois des propositions concrètes pour les départements et aussi des valeurs de gauche, auxquelles une majorité de Français qui ont porté Hollande au pouvoir restent attachés.

Un mot sur le débat à Montreuil ?

Le débat a été à l’image de ce qu’a été la préparation de la conférence dans les départements, c’est à dire une salle très attentive, un débat de communistes responsables, conscients dans la période des risques encourus et qui a envie de confrontation, désireux de prendre surtout des initiatives pour inverser le cours des choses. Un débat qui s’est déroulé de manière sereine, dans l’écoute, dans la confrontation, avec l’envie de travailler ensemble, un parti communiste rassemblé et qui, aujourd’hui, a toute sa place pour contribuer à être utile à ce rassemblement majoritaire, qu’il est urgent aujourd’hui de créer. Nous savons les difficultés à affronter, nous en sommes conscients mais nous
sommes tenus à réaliser l’impossible.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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