Front de gauche

Congrès/Contribution
Le bilan du Front de gauche

2017, la candidature de JL Mélenchon ou le bilan du Front de gauche sont des thèmes volontiers traités dans les dernières contributions (www.pcf.fr) . On ne va pas nier que le Front de Gauche est dans un « état végétatif », « en panne sèche » écrit Marie-Pierre Vieu (65). « Trop de nos militants ont perdu de vue notre ambition majoritaire qu’ils vivent comme une compromission » ajoute-t-elle, avant de pointer quelques questions ( bien apprécier la situation politique ; faire converger toutes les forces disponibles à gauche pour la construction d’une autre politique ; construire un cadre et un processus pour une plate forme et une candidature commune en 2017 ; quel lien FDG/refondation de la gauche ; mieux définir la fonction communiste).
Toujours sur le Front de gauche, Igor Zamichei (75) parle de « relancer » notre stratégie car ce n’est pas elle qui est en cause mais l’expérience de mise en œuvre. Il propose d’opérer « trois grands changements » : construire un nouveau récit émancipateur ; réaliser une nouvelle complémentarité d’action entre forces politiques, syndicales et associatives ; et « construire un mouvement politique qui renouvelle réellement la vie politique. » Sur le Front de gauche, encore, Martine Gayraud (30) pense que ce projet a eu du mal à s’imposer et il a été combattu « par un certain nombre de camarades.(…) Des divergences sont apparues que nous n’avons pas pu ou voulu dépasser, ce qui est dommage car le FDG était perçu à l’extérieur comme un rassemblement positif, porteur d’espoir. (…) Il ne faut pas se dédouaner de nos responsabilités. »
Sur 2017, plusieurs contributions répondent, à leur manière, à une idée qui est dans l’air ici ou là : 2017, c’est foutu ; les pesanteurs sont telles qu’il vaut mieux regarder ailleurs. Pas d’accord, dit Igor Zamichei (75), les risques de marginalisation sont réels « mais c’est oublier l’essentiel : une volonté de changement inédite travaille le pays dans ses profondeurs » ; il faut, « dans ce formidable moment de politisation populaire qu’est l’élection présidentielle », que nos concitoyens s’investissent « dans la construction d’un mouvement politique populaire ». Martine Gayraud (30) pense que « sur la question du projet et du chemin à prendre, il faut cesser de détricoter en permanence ce que nous avons construit depuis des années ; ce qui nous manque, c’est une cohérence sur le long terme et non pas passer notre temps à réécrire à nouveau un projet ».
La candidature de Jean-Luc Mélenchon ? « Il a rajouté de la confusion à la confusion » dit Marie-Pierre Vieu (65). « Ce n’est pas une surprise pour moi, ajoute Martine Gayraud (30), nous connaissions sa vision et sa méthode ; certes avec l’individualisme galopant et le consumérisme élevé en règle d’or, il est peut-être plus facile de prendre cause sans engagement organisé, n’ayant dans ce cas de compte à rendre qu’à soi-même ». « Dans le cadre d’une bipolarité Hollande/Mélenchon, nous subirions une montée irrépressible du vote utile et nous irions vers un désastre pour la gauche » estime Jean Cathenoz (21).

Dimension morale de l’engagement politique

Notons enfin que le débat sur le travail en direction des quartiers populaires rebondit avec le texte de Florian Gulli (25). Pour lui, la proposition d’aller travailler dans les quartiers va dans le « bon sens » mais pour dire quoi ? et comment ? Le PCF n’est pas le Secours populaire, dit-il, il n’est pas là pour nourrir du clientèlisme. Il faut politiser, mais même dire cela est insuffisant. Se contenter de décrire la crise et ses causes peut « renforcer la résignation », pense-t-il. Et surtout, « trop souvent, et malgré les plus sincères intentions, nous réduisons les individus des classes populaires à leur intérêt matériel ( libéralisme, quand tu nous tiens !) » Il écrit encore : « On comprendra que pour des populations déjà victimes de mépris social ( « racailles », « jeunes de banlieues », « bidochons », « sans dents » et autres « Deschiens »), ce discours (la crise, la misère, NDR) soit peu attractif ». Ce qu’il faut, c’est permettre à ceux à qui on s’adresse « de reconquérir une image positive de soi-même », leur proposer un « idéal valorisant » qui est « un puissant moteur d’engagement ». « L’engagement politique a toujours eu une dimension morale et quasi héroîque » ; il ne s’agit pas de ressortir les affiches jaunies d’hier « mais de réfléchir à la façon de réactiver la dimension morale et héroique de l’engagement dans le monde d’aujourd’hui. »

Gérard Streiff



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