Assises

Des Assises à co-construire
La « Marche contre l’austérité et la finance, pour une sixième République » du 5 mai dernier a connu un franc succès. Le peuple de gauche se remet en mouvement. Entretien avec Isabelle de Almeida, présidente du Conseil national, sur l’ambition du Front de gauche de rassembler et travailler à un nouveau contrat politique. Notamment le 16 juin avec les Assises de « la refondation sociale et démocratique de la République ».

Comment apprécies tu la mobilisation du 5 mai ?
Elle était très importante, en nombre déjà, 180 000 participants ! Je rappelle qu’on a construit cette initiative en un mois. C’était une marche populaire avec des gens qui exprimaient leur mécontentement, leur colère, qui portaient leurs exigences, contre la finance, contre l’austérité, pour des changements démocratiques, pour une 6e République. Le 5 mai, la gauche était dans la rue et ça nous changeait des défilés de droite, d’extrême droite, des réacs. Certes toute la gauche n’était pas là mais cette initiative a donné une bouffée d’espoir, d’oxygène à tous ceux qui luttent, qui agissent. On a retrouvé là l’énergie de la campagne présidentielle. C’est un signe envoyé au gouvernement pour qu’il prenne en compte les exigences du peuple de gauche qui l’a mis en place. Cette majorité populaire aujourd’hui ne se sent pas respectée, elle se sent même attaquée dans ses droits, de salariés notamment.

En même temps, le 5 mai n’était pas une fin en soi ?
Bien sûr, et tous les orateurs l’ont dit, y compris Eva Joly. Ensemble il faut poursuivre. D’abord, il y a les luttes en cours, des batailles importantes à mener. Le 16 mai, le groupe des députés PCF et Front de gauche va déposer deux propositions de loi, l’une sur l’amnistie sociale, l’autre contre les licenciements boursiers. Des rassemblements vont se tenir. Cette date du 16 mai est déjà dans le calendrier syndical. Le 9 juin seront organisées des marches initiées par le front thématique « Droits des femmes / féminisme » du Front de gauche. Et le 16 juin auront lieu des Assises citoyennes.

Le sens de ces Assises ?
L’idée d’Assises a été lancée en même temps que la proposition de marche du 5. Disons que la marche a porté des exigences, et les Assises vont émettre des solutions. Ces Assises vont faire rassemblement. Il s’agit d’Assises ouvertes, à co-construire avec toutes les forces, avec des intellectuels aussi, avec tous ceux qui pensent qu’il faut porter une nouvelle politique à gauche. Au delà du Front de gauche, nous avons déjà des réponses positives, celle d’Europe Ecologie Les Verts, de Gauche Avenir. Les contacts sont pris avec des organisations associatives, syndicales, politiques du camp du progrès. Les échanges pourraient porter sur quatre grands axes : quel projet européen ? Quelles propositions pour lutter contre la finance ? Quelle ambition industrielle, sociale, économique, écologique ? Quelle refondation démocratique ? Les Assises veulent montrer que ces forces, rassemblées, ont des solutions, que ces solutions sont crédibles et portées par un début de nouvelle majorité à gauche. Le 13 mai s’est d’ailleurs tenue une première réunion exploratoire. Les Assises, le 16 juin, à Montreuil, pourraient aboutir à des propositions de solutions partagées, mises à la disposition de tous ceux qui, en France, en Europe, ne se résignent pas et veulent travailler à un véritable changement, à gauche.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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