Rentrée 2014

Les atouts nouveaux qui affleurent

Le 3 septembre se tenait à Fabien la réunion de rentrée des secrétaires départementaux.

Jacques Chabalier, le rapporteur, caractérisait le nouveau paysage politique et présentait la feuille de route du PCF, son axe double : l’émergence d’une alternative et la volonté de rassemblement le plus large. Face au gouvernement Valls 2, au déni démocratique qui le caractérise, il déclarait : « Notre question, la seule , est comment mettre un coup d’arrêt à cette politique et instaurer dans le pays le débat sur la possibilité et l’affirmation d’une alternative. »
La venue de Pierre Laurent à La Rochelle et son intervention ont donné à entendre « la parole communiste dans ce moment politique exceptionnel », une parole que le rapporteur résumait ainsi : « Nous nous adressons, sans préalable ni condition, à toutes les femmes et hommes qui ne se reconnaissent pas dans la politique actuellement menée. Notre politique n’est pas de nous enfermer dans un seul dialogue avec le parti socialiste , ou avec quelque autre parti que ce soit , mais d’entrer en construction avec les douze millions d’hommes et femmes qui ont voté Hollande et se sentent trahis , et pour qui tous les espoirs , déjà écornés ces dernières décennies, se réduisent peu à peu au néant, avec pour seul horizon leur amertume ou désespoir . Nous ne laisserons pas faire cela, pour l’avenir de la gauche , pour l’avenir de la France. »
Cette parole communiste, ajoutait-il, « a contribué à bouger les lignes, ou tout au moins à créer les conditions pour qu’elles puissent bouger si nous savons la confirmer, l’amplifier ». Notamment à la Fête de l’Humanité. (…) « Personne ne nie la complexité, les doutes, la douleur aussi de notre corps militant et au delà de la majorité des millions de Français qui ont voté Hollande. Mais à trop répéter que nous sommes moroses, nous risquerions de le devenir…et de passer à côté de l’essentiel, les atouts nouveaux qui affleurent ».

Le calendrier militant est bien chargé : Fête de l’Humanité, élections sénatoriales, campagnes de solidarité concrète, initiative sur la justice fiscale, campagne sur le coût et les gâchis du capital, convention Industrie de fin novembre. Et puis bien sûr la Conférence nationale des 8 et 9 novembre, qui devrait permettre d’ « apporter des réponses de contenu et de rassemblement à la situation politique, faire le point de nos campagnes, du travail sur le projet ».
Calendrier toujours, et à plus long terme : Jacques Chabalier, s’opposant à la petite musique sur la fin de la gauche et des partis, évoquait l’avenir « d’un parti communiste rénové, transformé. Nous avançons dans ce sens depuis plusieurs mois, nous continuons de travailler et le réaffirmerons lors de notre congrès de 2016, puis celui de 2019, à une encablure du 100ème anniversaire de notre organisation ». Est mentionnée aussi la tenue à Paris de la conférence sur le climat (2015) et l’intérêt qu’y porte le PCF.
Sur le Front de gauche, il rappelait : « notre posture est d’aider à la réussite du Front de gauche par des initiatives concrètes, publiques, de terrain ».
Evoquant les enjeux internationaux (et la solidarité avec la Palestine), il notait : « Nous accorderons aux questions européennes et internationales à la Fête de l’Humanité et dans la construction de notre projet, en 2015 et dans la perspective de 2017 la place essentielle qu’elle doit occuper. »

Le Front de gauche n’est pas un échec

Plusieurs dizaines de secrétaires fédéraux prirent part ensuite au débat, assez largement convergeant. Il y fut question de l’ampleur de la crise et de la paupérisation, du délitement de certains quartiers populaires, de l’importance des solidarités concrètes, de l’état de l’opinion ( inquiétudes, colères, angoisses) mais aussi du large écho suscité par l’intervention du secrétaire national du PCF à l’Université d’été du PS, de situation politique un peu plus « claire », de l’espace politique nouveau pour le PC, parti auquel les médias accordent d’ailleurs un regain d’intérêt. Il y fut beaucoup question des enjeux de territoire, du refus de la réforme territoriale, de l’extrême confusion du pouvoir concernant les dates des prochaines élections locales (cantonales, départementales, régionales). Quelqu’un dit : « Le PC, globalement, va bien. » Bref on pensait que les communistes avaient plutôt bien réussi leur rentrée.
Pierre Laurent, dans ses conclusions, rappelait que ce qui caractérise d’abord la politique du pouvoir, c’est son échec, échec économique, social , politique. Il signalait que « la situation était très évolutive » (« et on n’a pas tout vu »…) ; une situation éclatée et pleine de contradictions, qui appelait de notre part beaucoup de réactivité. Etre présent dans la riposte concrète, savoir intervenir sur de nombreux terrains, identifier en même temps les leviers qui seront les plus puissants pour se faire entendre. On attendait de nous de la polémique, certes, mais surtout des SOLUTIONS. Et non pas des solutions politiciennes mais des propositions « au niveau de la France ». « A La Rochelle, nous n’avons pas été surpris par l’accueil mais par l’ampleur de cet accueil ». Le rassemblement ? les communistes avancent cette idée simple : « Nous voulons débattre et travailler avec tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans la politique du gouvernement ». Le PCF entend relancer le Front de gauche sur cet objectif là (« Le Front de gauche n’est pas un échec, il représente un espoir ») mais il va aussi travailler avec des forces qui ne se reconnaissent pas et ne viendront pas dans le Front de gauche.

Gérard Streiff



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