Congrès15

Congrès/Contributions
Les questions qui font débat

Dans la dernière livraison des contributions, on trouve des textes, et des débats, pointus. Je pense à l’échange entre André Tosel (« En finir avec la gauche qui écoeure ! ») et Olivier Gebhurer. Ou à la réflexion d’Omar Bellal sur « Les débats du Front de gauche sur l’écologie » ; c’est en fait le deuxième volet de sa contribution, une première partie a déjà été publiée et l’auteur nous annonce une suite et fin. Ou encore l’intervention, pointue et passionnante, de Yann Le Pollotech, intitulée « Connectons nous à toutes celles et ceux qui veulent partager les savoirs et les savoir-faire : Ils et elles ont comme nous l’ambition de changer le monde. » Il y a là notamment une approche très politique d’Internet et du phénomène des « Fablab » qui sera sans doute une découverte pour beaucoup.
La forme de la base commune, on parle ici du ton, plaît généralement, on l’a déjà souligné, mais ce n’est pas toujours le cas. Exemple Yvan lavallée qui note : « Tout ça c’est bien beau, on utilise une phraséologie et un style lyriques pour parler du communisme, du socialisme, mais on ne dit rien du contenu. Des phrases ronflantes pour masquer un vide idéologique ? »
Des contributions sont « généralistes », d’autres abordent des questions précises : la religion (Pierre Saly), l’économie sociale et solidaire (Jean Huet), le PIB (P. Schlienger), la nouvelle politique industrielle (Jacques Lacour), les institutions (Roland Weyl).
Enfin, deux enjeux politiques reviennent assez régulièrement. Un : les rapports PCF/Front de gauche et notamment la proposition de la coopérative : Alain de Poilly, Alain Guillou, Louis Broch, Robin Salecroix de Nantes ( « La question de la coopérative à ce niveau peut s’avérer être un piège, ajoutant une fois encore une « couche » à notre organisation à côté de celles existant déjà), Basile Noël : il a 17 ans et dit : « Pour ma part, j’ai adhéré il y a peu au PCF, et je considère en ayant pris ma carte avoir en même temps adhéré au Front de Gauche. » Jacques Bonnet de Montpellier trouve, lui, que ça ne va pas assez vite dans les rapports PCF/Front de gauche et Bob Injey, dans une contribution titrée « Franchir une nouvelle étape du Front de gauche », écrit notamment : « Plus qu’une structuration figée, le Front de gauche n’a-t-il pas besoin pour s’élargir de respecter et de faire vivre quelques principes : la démocratie comme moteur, la proximité comme territoire et le respect de la diversité comme règle de vie ? »

Management et sens du travail

L’autre enjeu souvent mentionné : le travail, que ce soit sous l’angle du management, du salariat, des droits sociaux ( C. Roche), de l’organisation à l’entreprise. JC Valero et Florence Ait-Salah écrivent par exemple : « Innover dans les modalités managériales, co-construction des projets de service, promotion des relations de travail basées sur la coopération, transformation de l’individualisation du travail et de son évaluation vers des objectifs collectifs… Toutes ces pistes et possibilités de transformation des relations humaines dans le travail, dans les collectivités territoriales, seraient de véritables atouts et exemples politiques. »
Par ailleurs, six membres du Conseil national et syndicalistes ( Gisèle Cailloux, Anne Lafaurie, Denis Durand, Alain Janvier, Pascal Joly, Jean-François Téaldi)
signent un texte intitulé : « Militants communistes, politiques et syndicaux, nous voulons inverser le rapport de force dans le pays par le combat du Parti dans les entreprises. » Ils estiment que le texte proposé est en progrès par rapport aux congrès précédents : « Le texte remet en effet au cœur de l’action du Parti et de la visée communiste la question du travail, de l’exploitation capitaliste, la nécessité des luttes pour gagner sur des objectifs de changements immédiats, pour engager une véritable alternative ouvrant la voie à un dépassement du salariat et du « marché du travail » capitalistes. (…) Pour autant il nous parait indispensable d’approfondir notre réflexion sur le sens du travail et d’apporter des réponses plus concrètes aux souhaits des salariés, comme l’ont demandé nombre d’intervenants lors du Conseil National, mais surtout comme le réclament les travailleurs en luttes, avançant des pistes qui bien souvent vont au-delà ce que nous proposons. »

Gérard Streiff



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