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Université/UEC
Vers le 3000ème adhérent

Entretien avec Marion Guenot , dirigeante de l’Union des Etudiants Communistes, sur la rentrée universitaire, la situation de l’UEC, les luttes en cours.

Comment caractériser cette rentrée universitaire, la première sous un pouvoir de gauche ?

La rentrée est une fois de plus placée sous le signe d’une grande précarité pour les étudiants. De ce point de vue, on ne voit pas de « rupture ». On ne va pas pouvoir continuer de la sorte si on reste dans le refus de développer des moyens pour l’enseignement supérieur. Aujourd’hui on a 73% des étudiants qui sont contraints de se salarier pour financer leurs études puisque ni la bourse ni le soutien parental ne suffisent pour subsister. On a un étudiant sur deux qui vit avec à peu près 400 euros par mois, ce qui est plutôt catastrophique au plan social, sanitaire même. Bref, si on regarde les choix qui ont été faits pour le moment par le pouvoir, pour nous le compte n’y est pas. Les bourses ont été augmentées de 2% pour, dit-on, accompagner l’inflation mais le coût de la vie étudiante est deux fois supérieure à cette inflation, il est de +3,7% en cette rentrée. C’est dans ce contexte que le gouvernement organise des Assises de l’enseignement supérieur dont les étudiants sont en très grande partie exclus de même que la plupart des personnels et des étudiants-chercheurs universitaires. On parle de concertation et en même temps, pas question de toucher aux moyens. Bref pour l’heure la situation est bloquée.

Et l’UEC, comment se porte-t-elle ?

Nous sortons d’une campagne électorale, je pense surtout à la présidentielle du printemps, qui a été très forte, dont les étudiants se sont bien emparés. Dans cette campagne, on a organisé une quarantaine de conférences au sein des universités ; on est allé chercher les syndicats, les enseignants, les personnels pour débattre avec eux, construire un nouveau projet pour l’enseignement supérieur et partir dans une optique plus conquérante. On est présent dans plus de la moitié des universités françaises ; on a réalisé une campagne d’accueil des étudiants lors des inscriptions en juillet où on a réalisé quelque 200 adhésions en deux semaines dans une quinzaine d’universités ; on a fait également une bonne rentrée lors de la Fête de l’Humanité avec notre campagne sur le statut social du jeune travailleur en formation. La rentrée est placée sous le signe de bataille du 3000ème adhérent.

Vos initiatives d’action ?

Les étudiants communistes partent de l’idée que l’augmentation du niveau de formation est nécessaire, c’est un besoin qui n’a jamais été aussi important, en ces temps de révolution informationnelle, une formation qui profite à l’ensemble de la société aussi bien en terme productivité que de démocratie, alors cette formation doit être assurée collectivement. En cette rentrée, on se bat donc pour la création du statut social du jeune travailleur en formation. Les situations sont très diversifiées, entre les CFA, l’université, les grandes écoles ; les jeunes sont divisés, précarisés. D’où cette
grande bataille de rentrée sur laquelle se greffent des combats très concrets pour les droits démocratiques et sociaux, le droit au logement -qui est de loin le premier poste du budget étudiant, le droit à l’aide sociale, etc. On a créé dans nombre d’universités des fronts étudiants avec tous ceux qui partagent ces objectifs ; et puis, comme acte un de cette campagne, nous plaçons le combat pour un référendum sur le traité europén.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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