Démoulin

La grande bleue

La vie de Marie, ouvrière, entre 1967 et 1978. La très jeune fille de la campagne, du côté de Besançon, réservée mais qui aime bien danser, avec Michel, son cavalier puis amant puis mari. Et voici Marie jeune ouvrière, elle qui rêvait d’ailleurs, du Sud, de la mer, la Grande Bleue, sa grève de 1967 à Rodiaceta, son premier enfant et le rêve d’ailleurs qui reste (et se réalise, un peu, l’été). Marie a 20 ans et sent que déjà la vie lui échappe, faute au travail, à la famille, aux enfants alors qu’autour d’elle ça bouge (la grève des Lip). Marie rêve d’amour ( avec un ouvrier algérien) mais elle reste au bord, trop conforme. Marie se sépare de son époux, migre vers le Languedoc, l’Aude ; là encore elle reste au bord : elle partait pour la mer et s’arrête dans ce pays sec où elle cohabite (mal) avec une communauté de babas. Puis Marie s’embauche, chez Myrys. Mais le rêve est là, intact, jusqu’au bout.
Un beau livre mélancolique et une puissante évocation de 1968 et des années 70, ce passage de l’utopie à la crise, comme dit la 4 de couv.
Une écriture drue et séduisante à la fois.
Le 3e roman de l’auteure chez La brune (Rouergue).

La brune



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