Makine

L’archipel d’une autre vie

Un court récit qui a tout du roman d’aventures. Sibérie extrême-orientale, 1952. Un prisonnier s’est évadé d’un camp, un groupe de poursuivants le traque, cinq militaires. Outre ces six individus, un autre personnage est la taïga, océan végétal, ondoiement incessant de petites collines, traversé de torrents, territoire inhabité, rude mais vivable pour qui sait y faire. C’est un roman qui sent bon l’humus, la mousse, les champignons. Très vite poursuivi et poursuivants seront en contact, ils se coursent, s’observent, mais l’évadé ne se laisse jamais rattrapé.A mi roman, surprise : on découvre que l’évadé est une femme, d’une de ces tribus sibériennes, familière de ce monde sauvage. Cette découverte heurte, humilie puis fait fantasmer les hommes ; un rêve de viol les habite.
Une sorte de western politique, écologique, métaphysique. Andrei Makine, écrivain russo français ou franco russe, vit en France depuis une trentaine d’années. En1995, il est couvert de prix pour « Testament français » (Goncourt et Médicis). Elu en mars à l’académie française, il y sera intronisé le 15 décembre.

Seuil



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