Detambel

Régine Detambel

Pandemonium

Gallimard

Joachim Wagner a été condamné en 1945, avec ses trois frères et leurs
quatre épouses, pour extorsion de fonds et voies de fait sur les
pensionnaires de la Gloriette, une maison de retraite dans l’Aude qu’il
dirigeait, immeuble qui prendra plus tard le nom de Pandemonium, du grec
(démon), ou capitale des enfers. Tout un programme. Par la suite, il a
lâchement laissé emprisonner sa petite-fille Marie pour le meurtre de
son mari, meurtre qu’elle n’a pas commis. Depuis, des épisodes
mystérieux – un drôle d’accident de voiture notamment – se succèdent à
Pandemonium. Des années plus tard, reclus dans leur place forte, les
Wagner défendent jalousement leurs secrets et élèvent Nicolas, le fils
de Marie, dans l’ignorance de leurs méfaits.

Il s’agit d’un terrible roman sur les secrets de famille, les silences,
les lâchetés, l’enfermement ; sur l’arbre généalogique (un arbre figure
d’ailleurs dans les premières pages déroulant quatre générations) ; sur
cette demeure de Pandémonium, mystérieuse, pesante, étouffante mais
aussi lieu de vie, de lumières, d’odeurs ; sur l’espoir, ténu,
qu’incarnent les enfants.

Le style de Détambel est sobre, froid. Pas de mots en trop. Pas de
messes noires non plus. Juste ce qu’un critique appelle « un malaise
doux » ou encore, l’expression est dans le texte, « une paisible horreur ».

Régine Détambel, née en 1963, est une auteure prolifique, plusieurs fois
primée.



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