Olmi

Véronique Olmi

La petite fille aux allumettes

Stock

Andréa est une routarde, une sorte de guerrière égarée sur une plage.
Elle regarde les rites de ce monde en vacances, ses jeux, mate cette
foule indifférente et heureuse, sonde son corps, « un être mal assemblé
 », se retrouve en face d’hommes inquiétants, des flics, des gardes, des
cerbères, se recueille dans une église, une crypte, s’abandonne à la
contemplation du feu, retrouve les images de sa grand mère, le seul être
qui semble avoir compté…
Texte court, étrange, poétique, violent qui s’inspire, selon le
principe de cette collection, d’* un « classique »*, en l’occurrence ici
le conte éponyme d’Andersen.

Olmi est de ces auteurs qui savent dire la douleur de ceux qui ne
savent pas la dire, qui savent mettre en mots le malaise, l’oppression,
le tragique, les frustrations. Son écriture fouille là où ça fait mal.
L’écriture est sobre, directe. Femme de théâtre, Olmi semble écrire
avec la précision du metteur en scène. Exemple : « Le sable est fin. La
mer est haute. Andréa est assise. Et elle regarde. Sans bouger. Sans
surprise. Etrangère et témoin. Regarde les vacanciers . »

Dans son précédent livre, « Bord de mer » (2001), une mère conduit ses
(jeunes) enfants en bord de mer : ce pourrait être un geste de bonheur
mais ici tout va de travers et l’histoire finit mal. Un moment, la mère
dit : « L’angoisse, je pourrais pas dire de quoi. C’est quelque chose de
posé sur moi…comme si on s’asseyait sur moi, exactement ». Toujours chez
Actes sud , on lira d’elle « Numéro six » et « Un si bel avenir ».



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