Abécassis

Un secret du docteur Freud

On est en 1938, à Vienne. L’Autriche est annexée, la ville est en voie de nazification, et la famille Freud est sous pression. Le patriarche Sigmund a conseillé aux siens de s’expatrier, lui reste, avec sa garde rapprochée, sa fille, sa femme. Il faudra notamment l’intervention pressante de Marie Bonaparte, analysée et futur analyste, pour pousser le père de la psychanalyse à fuir à son tour. Si Freud s’attarde, c’est notamment parce qu’il veut récupérer un lot de lettres adressées, jadis, à son alter égo : Fliess, un millier de lettres où il s’ouvrait de tout et révélait des scènes (et secrets) de famille.
Cette correspondance Fliess-Freud marquent les premiers pas de la psychanalyse

Un livre court, agréable, élégant, qui a le don de nous parler de choses complexes (la psychanalyse, la cure) en termes simples ; qui fait vivre Freud en son fameux bureau viennois ; qui nous montre une relation ambiguë entre lui et le nazi qui s’occupe de son dossier ; qui évoque la puissante figure de Marie Bonaparte ; qui redit la force des liens entre Freud et sa fille Anna.

On y croise de belles formules, par exemple « un rêve non interprété est comme une lettre qui n’a pas été ouverte », on retrouve l’ironie de Freud : sur les derniers papiers officiels qu’il signe avant son départ, il note : « je recommande cordialement ces messieurs de la Gestapo à tous ».

Flammarion



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