Schneider (1)

Comme une ombre

Michel, le narrateur, parle de son grand frère, Bernard, décédé au milieu des années 70, un frère oublié qu’il tente de « retrouver », 40 ans après. Le livre est construit sur deux plans : l’enquête où Michel dis « je » ; un récit à la troisième personne sur les deux frères ; les deux textes s’épaulent, se complètent, se contredisent parfois. Retour sur une famille bourgeoise déchue et chaotique ; sur Bernard, séducteur, violent, menteur, désespéré, mutique mais exerçant une influence terrible sur le petit Michel. Sur l’Algérie : Bernard « fait » trente mois chez les paras et rentre de cette expérience plus déstabilisé que jamais. Deux frères dissemblables ( l’intello et le manuel) liés par d’étranges rapports d’amour et de détestation.
« Comme une ombre », le titre, est un clin d’oeil à des musiques, des poèmes, mais aussi une façon de dire que petit, Michel suivait Bernard comme une ombre ; adulte, voici l’ombre du mort qui vient le titiller.
Très belle galerie de portraits de famille. Un roman sur la « fraternité » ; sur le travail d’écriture, sur la mise à distance pour racheter l’autre ou pour l’enfoncer, on ne sait pas trop.
Michel Schneider est psychanalyste ; il écrit et sur sa pratique, et des romans, et des essais. Il est couvert de prix, le Médicis pour « Morts imaginaires », l’Interallié pour « Marilyn, dernières séances », le Femina pour « Glenn Gould ».

Grasset



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire