Dugain

La malédiction d’Edgar

Marc Dugain

Gallimard

L’histoire américaine, des années trente à soixante dix, à travers le
personnage de John Edgar Hoover, patron du FBI. Chef inamovible durant
un demi-siècle de la police fédérale des USA, Hoover exerça un contrôle
politique tatillon de ses concitoyens, mit sur fiches tout l’appareil
dirigeant, y compris ses présidents

comme Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon. Partisan
inconditionnel de « la libre entreprise », raciste, anticommunisme, il
fut l’incarnation des « valeurs » américaines.

Le roman se présente sous la forme de mémoires de son adjoint, Clyde
Toson, qui était aussi son amant. Il est construit en quarante
chapitres, chronologiques, tricotés habilement à partir d’archives. Un
roman magnifique sur le pouvoir, le vrai pouvoir politique, celui qui
consiste d’abord à nommer et à contrôler les autres. Le lecteur est de
bout en bout sidéré par ce monument de cynisme, de violence, de calculs,
de conscience tranquille.

Tout ici est passionnant : les contradictions du personnage Hoover ; la
description minutieuse des méthodes de police ; la chasse au communisme à
la mode américaine ; l’espèce d’arrangement permanent entre le FBI et la
mafia ; le tableau de la classe dirigeante américaine. On re-découvrira
l’histoire des rapports de John et Bob Kennedy avec Marilyne Monroe ;
celle de l’assassinat des frères Kennedy. L’ouvrage est écrit d’une
plume alerte, impeccable.

Dugain, né en 1957, est notamment l’auteur de « La chambre des officiers ».



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