Thobois

Ingrid Thobois

Le roi d’Afghanistan ne nous a pas mariés

Phébus

On dit que le grand amour ressemble à un voyage, on compare souvent un
grand voyage à une histoire d’amour. Voici ce double thème évoqué avec
beaucoup de talent par Ingrid Thobois. Au fil des pages, on visite
l’Afghanistan, de Kaboul à Jelalabad, un Afghanistan intime, certes
grêlé par la guerre mais très éloigné de l’imagerie télévisuelle
habituelle. L’héroïne, la narratrice, vient donner des cours de Français
à la fac de Kaboul ( un grand mot pour un lieu très fragile) peu après
l’intervention américaine. Elle y reste 18 mois, tombe amoureuse d’un
autre coopérant, plus âgé, marié, Nathan. Une passion qui ressemble à
toutes les passions, érotisme, escapade, absolu, espoir, promesse,
illusions, desillusions, souffrances. Alors que l’héroine se détache de
son amant, au même moment elle s’éprend du pays qui la galvanise :
rencontres, images, cerfs volants, visages, lieux, sourires, paysages,
bazar, montagne. Elle en rend compte dans une langue splendide. Alors
que ce pays est synonyme de guerre, ici il est un lieu de bonheur. Un
roman heureux, sensuel, lumineux, pudique, avec de très courts
chapitres, eux mêmes organisés en courts paragraphes.

Cette auteure de 28 ans a reçu pour ce livre le prix du premier roman.



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