Wolf

La ville des anges

Christa Wolf (1929- 2011) est une grande dame de la littérature allemande. Elle a 15 ans à la fin de la guerre, emplie de culpabilité pour ce qu’avaient fait l’Allemagne. Elle réside en zone soviétique qui deviendra la RDA, où elle veut voir l’espoir d’une autre Allemagne. Premier texte en 1963, « Le ciel partagé ». Une production considérable, qui tourne beaucoup auteur de la femme, de l’héroïsme féminin, sous forme de récit contemporain, ou de mythes antiques revisités.
A partir de 1968, et surtout de 1976, elle entre en conflit avec de pouvoir de Berlin Est sans pour autant « passer à l’ouest » car le lieu idéal n’existe pas, pense-t-elle. Elle se voulait communiste, elle fut longtemps la conscience critique de la RDA. Après la chute du Mur, la droite ouest-allemande lui fera payer son engagement. C’est l’époque où elle obtient une bourse pour une résidence d’auteur aux USA : elle raconte ces neuf mois passés à Los Angeles dans « La ville des anges », une sorte de journal de bord d’un exil ; elle y évoque beaucoup Brecht, l’indocile, Thomas Mann, ses propres souvenirs, fait une sorte de bilan de sa vie, de la RDA, de l’utopie communiste. Un récit aussi sur la vie américaine, ses médias, Las Vegas, les navajos, l’intelligentsia d’origine allemande. Elle y est sans cesse assaillie par ses souvenirs, les premiers communistes qu’elle a vus, la RDA, Berlin, ses amis russes, l’espionnage de la vie quotidienne, 1989, Gorbatchev, son ambivalence devant la disparition d’un monde. « J’aime mon époque, en dépit de tout. »

Seuil



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