Bordaçarre

Bordaçarre Olivier

Régime sec

Fayard

Un beau grand roman tout frissonnant de violence, de sensualité,
d’humour, une sorte de fable qui se passe en France vers 2010 ; l’auteur
pousse au pire les pires logiques à l’oeuvre aujourd’hui et fait de ce
pays un régime fachistoïde. Bel esprit critique, grande tonicité,
énergie incroyable. Le récit commence par une attaque du siège du parti
dominant, dans les quartiers bourgeois ; les « résistants » tombent sur
un barrage de police ; un seul survit, Art. A partir de là, le livre fait
un retour en arrière qui nous conduit en trois lieux différents : le
monde d’Art, Arthur, journaliste spécialiste de jazz, où l’on côtoie les
milieux anarcho-pacifistes du Paris populaire, de la Résistance version
2010 ; celui de Clodie, Choupette et Jeff, des cassés du système qui
finissent SDF sous un échangeur de périphérique ; celui de la famille
d’Axoy, tribu bourgeoise du 16e, marchand d’armes lié au pouvoir.

Une belle férocité pour décrire une société ultrasécuritaire,
ultra-inégalitaire. Un grand livre politique moins par son discours que
par cette mise en scène de ces bouts de société.

Deuxième roman d’un jeune auteur prometteur. Son premier s’intitulait « 
Géométrie variable ».



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