Vasset

Journal intime d’une prédatrice

Un court roman où l’héroïne, Elle, est une experte des marchés financiers qui trouve que le réchauffement climatique peut être une excellente affaire. Au pôle nord, en terre arctique, sous la glace de la banquise, il y a du pétrole et tout plein de bonnes choses... Il faut investir dans le réchauffement, c’est tout profit. Sa collaboratrice, A, lui est toute dévouée jusqu’au jour où,
formée à bonne école, elle monte à son tour un fonds exploitant le même
créneau mais inversant la situation, en jouant de la fibre écolo pour faire
de l’argent : il faut investir dans le refroidissement, c’est tout profit, etc... Et puis il y a le narrateur, l’homme discret dans ce duel de femmes, si
discret qu’en règle générale, tout ce qu’il observe figure entre parenthèses, comme s’il chuchotait, comme s’il s’excusait d’exister.

Un texte étonnant sur le cynisme ambiant et les moyens de tirer profit des cataclysmes...
A lire pour ces tableaux insensés, baroques, angoissants d’un pôle (nord)
pollué, militarisé ; pour cette mise en mots du débat sur le climat avec ses faux experts, ses charlatans, ses profiteurs.
Ce roman fait partie de ces fictions mettant en scène la mondialisation libérale, ses dérives productivistes ou faussement écologistes.

Né en 1972, philippe vasset est géographe, philosophe, géopolitologue et
romancier.

Fayard



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