Bosc

Constellation

Octobre 1949, un Constellation d’Air France quitte Le Bourget avec à son bord, notamment, le boxeur Marcel Cerdan, pressé par Edith Piaf de la rejoindre à New York. Quelques heures plus tard, le Constellation s’écrase sur une des îles des Açores. Il n’y a pas de survivant. L’accident est devenu un mythe, un peu comme le naufrage du Titanic ou l’incendie du zeppelin Hindenburg. Il faut avoir le culot d’une jeune romancier, et une sorte de regard d’enfant, pour s’attaquer à un tel sujet.
Bosc nous dit : voilà ce qui s’est passé, non seulement l’histoire de Cerdan, certes, mais celle de tout l’avion, pilote et équipage, la plupart des passagers (ils étaient 48) dont Ginette Neveu, violoniste française de génie ; un peintre dandy ; des exploitants cubains ; un homme d’affaire qui lance le « marchandising » (exploitation commerciale d’objets inspirés d’une œuvre) chez Walt Disney. Un public de riches : en ces années là, le riche prenait plus volontiers l’avion mais pas que : il y a là une ouvrière de Mulhouse qui vient d’hériter d’une lointaine famille américaine ; et puis cinq bergers basques qui partaient s’embaucher comme « vachers »...

C’est un livre sur le voyage ; sur le hasard, ce hasard qui conduit ces gens là ce jour là dans cet avion là alors que d’autres, programmés pour ce vol, prendront finalement le prochain, voire le bateau...
Un livre serein sur le malheur. Un livre poétique, et les références à Blaise Cendrars, René Char ou Bashung disent le ton de l’écriture. Un livre au charme puissant, plein d’une étrange nostalgie chez cet auteur qui n’a pas 30 ans.

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