Chaillou

La fuite en Egypte

On est en 1905 ; une jeune nantaise de bonne famille quitte sa vie bourgeoise pour partir sur les routes avec un artiste bohémien qui fait des tours de passe passe. Elle s’appelle Anne Marie Alice Canoby Orliac, elle a 20 ans ; lui est appelé -surnommé- Donval, il a le double. La fille ne connaît pas ce gitan, elle n’est sans doute pas spontanément amoureuse, elle est surtout amoureuse de la route, de l’aventure ; comme l’écrit l’auteur, elle cherche « le large, le large de tout, de rien, le large... ». Donval est marginal, elle aime les marges et part sur un coup de tête car, écrit il, « il doit tout savoir des coulisses du monde, ce théâtre que chacun projette devant soi avant la fin inéluctable ». C’est histoire de cette virée ou de cette fuite que raconte Chaillou qui n’est autre que le petit fils de ces fuyards. Dans ce roman, il se met en scène adolescent de 14/15 ans, tarabustant sa grand mère pour qu’elle raconte, afin de
« ressusciter ce roman de la poussière que lèvent les pas voyageurs » de ses héros. C’est un roman sur les origines, une quête pour retrouver le vrai nom de ce père. Chaillou dit qu’il a pensé vingt ans à écrire ce roman ; il attendait la première phrase. Ce fut : « Ils s’éloignaient à deux sur la route mauvaise ».

Chaillou écrit depuis 40 ans, 26 livres à son actif, une des plus belles plumes françaises. Grand prix de l’Académie française.

Fayard



Site réalisé par Scup | avec Spip | Espace privé | Editeur | Nous écrire