Jody

La position du missionnaire

Le cauchemar rwandais à la mode polar.
Un enquêteur privé, Elias Kinscoff, recherche, du côté de Bruxelles, un
clandestin noir, un certain Aimé ; lequel semble intéresser beaucoup de
monde, des militaires belges, des mercenaires portugais… Les meurtres
s’accumulent, l’histoire s’épaissit. Jody reconstitue les morceaux du
puzzle de ce formidable massacre : le racisme des possédants, le
fanatisme de l’Eglise catholique, d’où le titre du roman ; les intrigues
des puissances ex( ?)-coloniales ; les agissements des compagnies
minières, des marchands d’arme, des armées privées…
Ce monstrueux assemblage paraît fabriqué tant il est caricatural et
pourtant Jody fictionne à peine, il décrit, à l’aide d’une impressionnante
documentation, la stricte réalité d’un drame qui gangrène tout le
continent ; la tragédie continue en effet, débordé sur son voisin
congolais : un million de morts.
Le génocide au Rwanda a déjà suscité quantité de livres, on en dénombre
plus d’une vingtaine, surtout des essais. Par le biais du polar, Jody vise un plus large public. Il a raison, ce drame demeure largement méconnu et provoque guère une émotion considérable. Ignorance ? Sentiment d’impuissance ? Incrédulité ?
Les sources, nombreuses, sont données en fin d’ouvrage, vingt pages de cordonnées, de témoignages, d’articles, de livres, sur les différents acteurs du drame rwandais, compagnies minières, matières premières, mercenaires, ventes d’armes, Congo, religieux…

L’ouvrage a eu le prix polar 2004 du festival de Cognac. Jody est scenariste ; il a travaillé pour la télé ; on lira de lui « Stringer », « Parcours santé », ??

Il dit avoir voulu écrire ce livre après avoir vu une pièce de théâtre sur le sujet ; il a mis quatre ans pour rassembler toute la docu et deux mois pour rédiger la partie purement fictive lors d’une résidence d’écriture.

Les contrebandiers



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