Gazier

Michele Gazier

Un soupçon d’indigo

Seuil

Un roman déroutant, captivant, sur la disparition d’un homme, Maurice
G., sur l’île de Marie Galante, aux Antilles, racontée par trois
témoins ; chaque témoignage constitue une des trois parties du livre.

Lucie, sa petite fille, passe quelques jours de vacances sur cette île,
à la recherche de ce grand père, nommé directeur d’une raffinerie de
rhum, qui s’effaca peu à peu dans le paysage. Héros ? Déserteur ? Elle ne
retrouve de lui aucune trace tangible mais des signes, les sous-entendus
d’un commerçant du bourg, les regards insistants d’une restauratrice,
les chansons alcoolisées d’un pochard qui squatte un cabanon devant son
hôtel. Troublée, la jeune femme revient de ce séjour, persuadée que
Maurice n’est pas mort comme on l’a dit.

Second témoin : Isabelle, sa fille ; elle tenait un journal, dans les
années 75-80, y raconte ses parents, la mère bourgeoise, le père comme
une pièce rapportée et peu intégré à la famille ; le départ du père,
l’impression qu’elle n’a pas voulu voir qui était véritablement cet
homme ; des années plus tard, des lettres anonymes vont lui donner des
nouvelles indirectes et bouleversantes.

Troisième témoin, un ami de Maurice ; cet Antillais est à origine de sa
venue à Marie-Galante ; il raconte l’extrême sensibilité de cet homme,
son idéalisme, son mysticisme laïque, son passage du côté des démunis,
des « nègres » dans une sorte de dépouillement christique. La fin est
flamboyante.

Beau roman familial, belles pages sur les Antilles, sur la langue créole.

L’auteure a été critique de littérature hispanique à Libération puis à
Télérama ; son premier roman (1993) s’intitulait « Histoire d’une femme
sans histoire » ; a écrit une dizaine de romans.



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