Viguier

Ressources inhumaines

L’héroïne ( on ne saura jamais son nom ni son prénom), c’est « elle », une très jeune femme quand commence le récit, 22 ans. Charmante, tranquille et vide. La voici stagiaire dans un hypermarché, machine très ordonnée, hierarchisée, codifiée, une grande machine à manipuler et à vendre, et où ve se dérouler toute l’histoire.

Elle va réussir à monter dans la hierarchie, un peu parce qu’elle le veut, un peu par chance. Elle comprend assez les mécanismes du pouvoir, elle est assez maline pour « être acceptée par la horde » et associée à la direction. Elle sait profiter des défaillances des confrères et de sa complicité avec un chef/amant.
Froide, calculatrice, elle réussit et, sans mari, sans enfant, toute sa vie se résume à ses rituels dans univers clos de l’hypermarché.

Dans la deuxième partie du roman, on la retrouve vingt ans plus tard ; toujours chef du secteur, charmante ; va surgir un élément imprévu qui va mettre à mal sa santé mentale. Arrive dans le secteur, un jeune vendeur brillant, anticonformiste qui la regarde autrement ; il a compris qu’elle jouait, il a mesuré son vide intérieur ; en même temps il tombe amoureux d’elle, la change ; elle se laisse guider. Il se propose même de lui faire un enfant ! Et là, surprise : elle prend ça comme un piège, sur un mode paranoiaque…

Beau livre sur l’âme humaine.

Albin Michel



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