Souchon

Encore vivant

Un livre coup de poing, un roman pétulant, poignant.
Pierre est à l’HP. Pour le deuxième fois de sa jeune vie. Il a expérimenté le lieu à la fin de l’adolescence, il replonge alors qu’il n’est que trentenaire. Il est ce qu’on appelle un « bipolaire », terme un peu galvaudé ces dernières années mais qui désigne un trouble grave du comportement qui fait passer le malade de phases de dépression profonde à d’autres d’exaltation phénoménale.
Un roman écrit par un « malade » qui accepte finalement sa maladie –laquelle signe une fragilité génétique- et le traitement médicamenteux lourd et nécessaire qui va avec, un malade qui n’est autre que l’auteur, Pierre Souchon, journaliste !
Dans une prose survitaminée, par moment à la limite de l’incantation poétique, l’auteur traite plusieurs thèmes :
 sa vie à l’HP, ses relations avec ses voisins, les différents toubibs et infirmiers , tout un univers de givrés dont il parle en totale empathie.
 ses racines cévenoles, le monde paysan dont il est issu, ses aïeux, le papet, la mamet, leur glorieuse pauvreté, leur humilité ( et les différences de classe de l’auteur avec ses collègues de prépa...)
 une évocation de la nature époustouflante de vigueur et de beauté
 le récit de ses postures hystériques, ses « phases maniaques » comme il dit, quand il n’a pas encore compris de quels symptômes il souffrait et comment s’en protéger, se soigner.
Dans les toutes dernières pages, il joue un peu avec le lecteur et parle de « littérature » et de fiction. Mais reste un texte brûlant et un témoignage romancé qui laisse souvent pantois, une sorte de porte d’accès au monde des « fous » comme on les appelle parfois.
Premier roman d’un jeune homme journaliste au Monde diplomatique.

La brune au Rouergue



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