Egloff

Joël Egloff

L’étourdissement

Buchet-Chastel

Voici un livre à la croisée de l’étrange, du loufoque et de la poésie.
Où l’on retrouve l’imaginaire singulier d’Egloff, son univers
complètement personnel.

Le narrateur raconte son errance dans une friche industrielle. Il vit
dans un taudis avec une grand mère acariâtre, travaille à l’abattoir,
passe ses dimanche sur une décharge, à deux pas d’un aéroport ; il rêve
de partir, ce qu’il ne fera pas. Ajoutons au décor des collègues
maltraités, des bêtes éventrées ( l’étourdissement est le terme qui
désigne la mise à mort d’un animal), un brouillard permanent, une
pollution omniprésente. Bonjour, l’étouffoir !

Et pourtant on lit « L’étourdissement » avec plaisir. Car ce livre est
plein d’humour, d’humanité, de fantaisie, de surprises : des avions
tombent des valises ; les bêtes sacrifiés refusent de mourir. Les
formules sont heureuses : « On s’attache même aux pires endroits, c’est
comme ça. Comme le graillon au fond des poêles ».

Un critique a comparé ce (court) livre à « L’étranger » de Camus avec
cette absence à soi, cette manière de regarder la folie du monde comme
en flânant. On peut y voir aussi comme une métaphore de l’homme perdu
dans une modernité absurde.

Joël Egloff a 35 ans. « L’étourdissement » est son quatrième roman. Le
premier s’intitule « Edmong ganglion et fils » ; c’est une fable
tragi-comique sur la dérive d’un corbillard égaré en pleine campagne. Le
second, « Les ensoleillés », montre une vingtaine de personnages qui ont
loupé leur rendez-vous avec une éclipse.

« L’étourdissement » a eu le prix du « Livre Inter »



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