Pagano

Les mains gamines

Emmanuelle Pagano

POL

Un titre plaisant, presque poétique, pour parler de l’enfance, dira t on ; oui certes mais c’est d’une histoire terrible dont il est question ici. Dans une petite ville d’Ardèche, quatre femmes parlent : la maîtresse de maison, souffrante, où l’on va donner une réception ; une employée, âgée, qui rumine des douleurs de petite fille et tient un carnet de poésie très sexuée ; une institutrice à la retraite, partiellement sourde, qui se souvient de sa dernière année école, où elle a laissé faire... ; une petite fille qui a un hernie mal placée et semble préoccupée par ses prochaines règles. Quatre femmes donc qui nous parle d’un secret, de son enfouissement, de sa révélation : il y a une vingtaine d’années, dans une classe de CM2, une petite fille pas comme les autres ( parents hyppies...) est victime d’une « tournante », violée à répétition par les garçons de la classe,un viol d’enfants, par attouchements, d’où le titre « les mains gamines ».

Un roman au symbolisme fort, d’une « sensualité hallucinée », un roman sur le silence, sur la surdité ; très ancré dans des lieux précis, ça sent le terroir, la vigne, les chataîgnes, les vers à soie, les fruits du coin...

Prix wepler 2009.
L’auteure a notamment écrit « le tiroir à cheveux » (2005)et « les adolescents troglodytes » (2007)où il est toujours beaucoup question du corps. Son blog s’intitule « Les corps empêchés ».



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