Le Corre

Après la guerre

« Après la guerre, parfois la guerre continue » écrit ( page 475) Hervé Le Corre dans ce magistral opus noir, qui a obtenu Prix « Le point » du polar européen 2014. On est à Bordeaux à la fin des années cinquante. Deux histoires s’y croisent. Celle de Jean, le père, graine de voyou avant guerre (la seconde), déporté, puis oublieux des siens jusqu’à ce qu’il se décide à revenir au pays, pour régler quelques comptes. Et celle de Daniel, le fils, orphelin de fait, jeune mécano appelé à participer à la guerre d’Algérie où il se laisse aller avant de réagir, de déserter et de regagner sa ville. Entre eux un flic, ripou de première, Darlac, carriériste et manipulateur. Une grande fresque romanesque, un tableau sans complaisance de Bordeaux, « ville qu’on tient pour calme et ordonnée » mais qu’on découvre « grande trainée (avec) sa marmaille morveuse de bourgeois ». Une plume superbe, une belle intrigue, un regard critique, que demander de plus ?

Rivahes/Thriller



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