Reyboz

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Cinq jours et une nuit de la vie de Lazor Hilaire, un homme devenu étranger à son monde, comme absent à lui même. Entre lui et la vie, les femmes, ses parents, ça ne fonctionne plus ; ce haut cadre se détache de son travail. Il trouve encore un minimum d’intérêt, de lien au monde, comme conseiller dans un prud’hommes mais il a l’impression qu’il est en train de couler ; ses rares moments d’évasion, il les trouve dans le modelage de poupées monstrueuses.

Il faut dire que le monde décrit ici n’est guère stimulant, monde de bureau à la Kafka, de management à l’américaine ; un monde d’immeubles en forme de tours ; un monde sale envahi de plus en plus par des vagues de détritus ; un monde de science fiction (?) où les gens portent des housses pour se protéger des microbes ; un monde où les rares séquences de joie, c’est le spectacle de gens qui sautent au trempoling !

Et puis un jour le héros croise Bolas, avocate d’une compassion absolue pour ses clients et qui perd tous ses procès ; elle aussi a l’air de flotter, de dériver. Et voici l’amour, la passion, le désir mais Lazor, au plus fort d’un rapport sexuel d’une exceptionnelle qualité, se retire soudain, imaginant ainsi figer, conserver ce moment de complicité à deux ; évidemment ça ne fonctionne pas comme ça. Alors Lazor devra repartir à la conquête de son avocate...

Un roman déroutant, séduisant, drôle. Le second roman de Cécile Reyboz dont « Chanson pour bestioles », en 2008, a été deux fois primé.

Actes Sud



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