Lesbre

La petite trotteuse

Lors d’un déménagement, la narratrice tombe sur une petite boîte qui
contient ce qui reste de son père ; il y a là notamment un mot annonçant
sa naissance et une montre. A l’image de la petite aiguille, repartie
dans sa course sans fin, l’héroïne va se mettre en mouvement, courir
d’un rendez-vous à un autre, visiter des maisons mises en vente, dans
une sorte de quête.

Le roman commence lors de la visite de la dernière maison, la 30è, une
belle demeure en bord de mer, et le récit mêle, dans des fondus
enchaînés, le décor qu’elle croise et des scènes de vie passée. Plus
elle avance dans le récit, plus les souvenirs reviennent : l’enfance
pendant la guerre, les bombardements, l’occupation, la collaboration ;
les vacances en famille qui tournent au drame ; les plans de maisons que
dessinait son père. Et l’image du géniteur, triste et mystérieux,
s’impose de plus en plus.

On avance dans la compréhension de ce père un peu comme dans la
résolution d’une énigme policière. Tout finira par le dépassement et
l’apaisement.

« La petite trotteuse », c’est la redécouverte du père traitée avec
élégance, délicatesse et lucidité.

Le livre est organisé en quatre chapitres dont les titres donnent le
ton, à la fois serein et passionné : la chambre ; la maison ; l’attente ;
le silence.

Très belle écriture, fluide, lumineuse. Bel entrelacement aussi de la
culture théâtrale de l’auteur et de la fiction. Un goût du mot juste.

Michèle Lesbre vient du théâtre, univers dont on retrouve souvent les
références, dans les citations de Horvath, dans le personnage aussi de
Pasquier et son théâtre éphémère.

Elle écrit depuis une quinzaine années. A son actif notamment deux
romans noirs chez Babel noir, « Une simple chute » et « Que la nuit
demeure ».
« La petite trotteuse » est son neuvième roman.

Wespieser



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