Azzedine

Sa mère

Marie-adélaïde est née sous X, ces petites croix qu’on mentionne sur un certificat de naissance pour cacher le patronyme des parents. Cette jeune femme (28 ans) est douée, rebelle, cynique et provocatrice. Au fil des pages, on découvre (dans le désordre) sa bio, une première famille adoptive qui la rejette, des familles diverses et mal aimantes, un parcours chaotique où on la retrouve en prison puis vendeuse dans une boulangerie mais aussi dame (ou demoiselle) de compagnie d’une riche veuve ou nounou d’une famille bourgeoise pour finir dans le milieu de la mode. C’est le roman d’une recherche généalogique qui aboutira.
Son intérêt est la rage avec laquelle l’auteure décrit le monde des beaux quartiers, leurs rites, leurs langages, leurs codes vestimentaires,etc. Belle longue scène d’un dîner mondain qui tourne au vinaigre car la nounou (l’héroïne) n’a pas su tenir sa langue.
On aime cette approche provocatrice et décapante tout en regrettant parfois une petite tendance à en faire trop, à se laisser emporter. On sent une fascination et colère contre un monde bourgeois que l’auteure connaît, qu’elle côtoie mais qui la tient à distance.
Des passages forts sur la prison et son public de femmes ; sur les femmes qui portent le voile ; sur un certain racisme à la française ; sur la désinvolture et snobisme de tribus disons « bobos ».
L’auteure, franco-marocaine (ex de Jamel Debbouze) est scénariste et cinéaste.
Voir « Confidences à Allah » (BD) ; « Mon père est femme de ménage ».

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