Nucléaire : le débat est lancé

Le débat sur la question du nucléaire et des politiques énergétiques en France, organisé par le PCF mardi 29 mars, à Fabien, a fait salle comble. Pierre laurent, secrétaire national, ouvrait la rencontre en rappelant qu’après la catastrophe humaine et écologique au Japon, il y a interrogation sur la pertinence du nucléaire. Pour lui, il est urgent d’ouvrir un « débat sérieux » sur ces enjeux, apporter des réponses à cette catastrophe. Pas un débat sous forme d’ultimatum mais un débat citoyen. Cette rencontre de mardi marque, dans son esprit, le début d’un débat public où l’on devrait traiter tout ensemble des questions de l’énergie et du réchauffement climatique. Quels choix d’ensemble d’une politique énergétique ? Dans quelle conception de l’économie et de l’écologie doit-on l’aborder ? Quelles énergies pour répondre aux besoins ?
Il faut redébattre sans tabou de l’énergie nucléaire et des nouvelles énergies, ajoute-t-il ; parler de la maîtrise publique de l’énergie gravement mise en cause du fait des déréglementations en cours ( Il propose d’ailleurs un moratoire sur la dérèglementation) .
Autres questions à soulever : quelle politique de filière ? Quelle maîtrise mondiale de ces enjeux ?
« Notre ambition est de mettre ce grand débat national sur l’énergie au niveau le plus haut », un débat public citoyen plutôt qu’un référendum qui n’est pas la forme souhaitée, débat dont il faudrait impulser la transparence au sein de la gauche.
Interviennent ensuite André Chassaigne, député communiste : il insiste sur la réduction indispensable de la baisse du CO2, la décision de limiter l’utilisation d’énergies carbonées ; mais les engagements officiels ne sont pas tenus, les grandes puissances contournent le problème, on laisse aux seuls marchés le choix de la question, on repousse les choix de gestion ; il faut « revoir la copie » dit-il avant d’évoquer le nucléaire ( et sa maîtrise publique), les énergies renouvelables, la primauté des « biens communs », la participation citoyenne.
Jacques Masurel, président de « Sauvons le climat » : il rappelle l’originalité de ce « collectif d’associations » qui a huit ans d’âge, entend apporter de la rationalité dans le débat sur les questions climatiques ; il polémique avec les « climatosceptiques », se livre à une étude comparative ( La fin du nucléaire augmenterait par trois les prix de l’énergie » estime-t-il) Pour lui, il faut « dépasser les conflits idéologiques et s’entendre sur les critères objectifs de remplacement d’énergies carbonées ».
Marie-Claire Caillebaud, dirigeante FNME-CGT : elle rappelle les positions de la centrale, qui souhaite « depuis longtemps déjà que s’engage un vrai débat démocratique sur les questions énergétiques ». Sur le drame japonais, elle fait état de la solidarité avec les salariés des centrales qui travaillent dans une situation particulièrement difficile. Elle pointe les responsabilités de l’opérateur privé ; salue la transparence de l’Autorité de Sûreté du Nucléaire ; estime que l’audit en France ne doit pas se limiter aux questions techniques mais concerner aussi les salariés. Elle insiste à son tour sur l’indispensable maîtrise publique, sur l’appropriation sociale de l’énergie. On arrive, selon elle, à un moment de transition energétique et la place de la recherche est déterminante autour de questions comme le stockage d’électricité, le photovoltaïque, les déchets, les nouvelles générations, la fusion....
Gilles Cohen-Tannoudji, physicien (CEA), regrette l’ignorance sur l’énergie nucléaire ; évoque la publication d’un rapport (2002) Le nucléaire expliqué par les scientifiques (EDP). Sur la catastrophe japonaise, il parle de sous-estimation aux risques liés aux tsunamis, estime que la filière de refroidissement est en cause. A ses yeux, la privatisation des profits face à la socialisation des coûts est à remettre en question.
Daniel Paul...

GS



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