Cahiers citoyens

Cahiers citoyens
Premières synthèses

En novembre dernier, le PCF a édité des « Cahiers citoyens », une brochure d’une douzaine de pages, intitulée « Ce que la gauche devra faire ! », qui exposait les ambitions du Front de gauche, déclinées selon quatre thématiques : Droits sociaux, Ecologie, Démocratie et Argent. Il s’agissait en même temps d’un outil devant permettre aux militants de solliciter l’avis de leurs collègues, voisins ou proches sur ces propositions, de les faire en quelque sorte co-auteurs d’un programme partagé.

Des organisations du parti se sont emparés de cette manière de faire, comme la section de Corbas ( Fédération du Rhône), 24 membres. Elle a dressé une liste de progressistes, notamment côtoyés lors de la bataille sur la retraite, une cinquantaine de noms ; elle leur a adressé le « Cahier » accompagné d’une lettre d’explication puis a fait l’effort de rencontrer ces personnes, de recueillir leurs réponses. L’accueil a toujours été bon mais la démarche jugée un peu difficile, un peu compliquée ; des gens avaient égaré le document, d’autres promettaient de répondre et ne le faisaient pas. « On a décidé de s’accrocher, de voir, de revoir ». Et à l’arrivée « des réponses très intéressantes, très instructives, des gens qui ont des choses à dire, avec leurs mots, des colères, des espoirs, des aspirations ». La section va publier la synthèse de ces réponses dans un 4 pages, distribué à un public plus élargi, « pour montrer que ce qui a été écrit est pris en compte et transmis », et pour relancer aussi le débat politique. « Nous pensons, écrit-elle, que cette construction citoyenne est indispensable, bien que très difficile ».
Suite à la campagne des « Cahiers », la direction du PCF a reçu des centaines de contributions, certaines laissant simplement des coordonnées pour être partie prenante, d’autres annotant les propositions formulées, d’autres enfin, comme la section de Cobras, exposant des suggestions nouvelles. Isabelle de Almeida et François Auguste, de la direction du PCF, ont été chargés de prendre connaissance de toute cette correspondance, de tout faire numériser ( l’ensemble sera consultable par tous), d’en proposer de premières synthèses. Le travail est en cours.

« Le pouvoir de vivre »

La rubrique des « Droits sociaux », montre Isabelle de Almeida, est celle, naturellement, qui a suscité le plus de commentaires. Des propositions, des témoignages, des marques d’exaspération. Il est beaucoup question de pouvoir d’achat, d’augmentation des revenus mais aussi de blocage des prix. L’accès aux droits est fortement revendiqué. (« Ce n’est pas qu’une question de pouvoir d’achat, écrit un contributeur, c’est plus le pouvoir de vivre »). Et par ordre décroissant on y parle retraites, santé, services publics, salaires ( « Un SMIC à 1600 euros, est-ce crédible ? » demande l’un), emploi, école, logement... La question du financement est largement abordée.
« Ecologie » : accord assez général avec les propositions des « Cahiers », insistance sur la responsabilité du capitalisme dans la crise écologique et des idées sur l’eau, l’importance de la puissance publique, les (re)nationalisations, le nucléaire, les énergies propres, le logement...
« Démocratie » : la demande d’une 6e République est massive, avec l’accent mis sur de nouvelles pratiques citoyennes, plus directes, sur le non-cumul des mandats ; il est beaucoup question de démocratie sociale, de réforme de l’information. Des thèmes comme le mandat impératif ou la révocabilité semblent monter.
« Argent » : ce sujet revient dans presque toutes les réponses. Il faut maîtriser la finance et la banque, par la nationalisation ; une nouvelle politique fiscale ; une maîtrise publique des assurances, de l’énergie, de l’eau, des transports, de la pharmacie. Il faut un autre partage des richesses ( revenus minimum et maximum, taxation des flux) ; utiliser l’argent « redevenu disponible » en termes de revenus, en politique sociale, en formation, santé, culture...On notera ici que la dimension démocratique ( droits nouveaux à l’entreprise ) est assez peu abordée.

Les suites ? Une synthèse de ce travail va être adressée aux fédérations. Ce matériel sera pris en compte dans les discussions en cours avec les partenaires du Front de gauche.
François auguste souligne que cette expérience des Cahiers est importante pour la forme et le fond ; elle enrichit notre recherche de contenus, de propositions nouvelles ; et elle exprime une pratique nouvelle, une autre façon de faire de la politique, d’associer le citoyen, de faire en sorte qu’il s’approprie la politique, démarche exigeante qui pose sans cesse de nouvelles questions mais très précieuse.
Cette parole citoyenne, on devrait la retrouver lors de la Convention nationale du 2 avril où elle sera privilégiée ; il y aura un vrai dialogue entre citoyens, experts et politique.
« C’est une démarche qui s’inscrit dans la durée. Nous voulons l’inscrire dans le style même de la campagne électorale de 2012 ».

G.S.



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