CN/30 janvier

Plus d’audace rassembleuse

Vendredi 30 janvier, la direction du PCF tenait une réunion extraordinaire pour tirer les leçons d’une période elle-aussi extraordinaire. Un rapport très dense de Pierre Laurent (on en trouvera l’intégralité sur le site du PCF) ouvrait ces travaux. Entretien avec Isabelle de Almeida, présidente du Conseil national, sur quelques questions d’actualité venues en débat, sur le vote des grecs, le besoin de « changer de logiciel » dans la façon de rassembler, les nombreuses taches qui attendent les communistes, à commencer par les départementales.

Q. : Quelle France voulons-nous, a demandé Pierre laurent, et il a mis acccent sur « trois points majeurs » en débat, l’école, la laïcité et l’antiracisme.

Dans ce CN, et le rapport de Pierre Laurent, il y a la volonté de mettre en bataille politique et en initiative nationale plusieurs questions. Celle de l’école, de la transmission des savoirs, de la création, de la culture. Cet enjeu est venu sur le devant de la scène. Mais certains visent l’école, accusée de tous les maux de la société ; et ils fustigent l’école de certains territoires, les plus populaires. C’est l’école de la réussite pour tous que nous, nous défendons, celle de l’émancipation humaine, disposant de moyens, et nous entendons travailler et rassembler du monde sur cet enjeu. Second enjeu : la laïcité. C’est un champ à investir, à réinvestir. Le terme de laïcité est dévoyé. Il y a besoin de faire du commun sur cet enjeu ; on va réactualiser le petit livret que nous avons produit, en 2005, en faire un support pour permettre un débat dans les fédérations. Enfin la lutte contre le racisme : il faut mettre du monde, autour de la table, et dans l’action, sur cette question. Ceux qui vivent le racisme, il faut qu’ils deviennent acteurs de cette lutte. Le racisme divise. Soyons persuadés qu’il y a d’énormes énergies à réunir dans cette lutte.

Q. : La victoire de Syriza, naturellement, est venue très fort dans la réunion.

Le Conseil national a consacré un point très important de ses travaux à la victoire de Syriza. Comment en France, en Europe, pouvons-nous aider à la réussite de Syriza ? Il y a la question de la dette. On entend beaucoup d’intox à ce propos. Il faut expliquer comment est composée la dette grecque, quelles solutions peuvent être apportées pour la résorber. C’est une question qui dépasse la Grèce, qui concerne toute l’Union européenne. Monte l’idée d’une conférence européenne sur la dette. Nous voulons donner un écho très fort au Forum pour d’autres alternatives en Europe, que nous organisons à Paris les 30 et 31 mai, dix ans après la victoire du non au traité européen ; plusieurs étapes vont marquer la préparation de cette inititative, des pétitions pour exiger un moratoire des dettes des collectivités locales, des initiatives contre les banques, des arguments très concrets pour montrer comment dégager des fonds pour les services publics et la solidarité.

Q. : La question du rassemblement fait l’objet d’une partie importante du rapport.

On voit bien que dans cette période, des événements comme le sursaut citoyen après les attentats, la victoire de Syriza, les résistances à la politique très austéritaire du gouvernement, tout ça fait bouger des lignes. Ça bouge dans les têtes, dans les les comportements, les actes politiques. Pour être à la hauteur, il y a un effort à produire, de notre part, il faut être plus audacieux pour rassembler, faire en sorte que le débat populaire, citoyen se développe, apporte des réponses. De nombreuses forces vérifient que l’austérité, ça ne marche pas. Mais ces gens, ces forces sont divisés ; le chantier est donc ouvert pour les fédérer sur des propositions rassembleuses. Rassembler, c’est travailler sur des propositions qui rassemblent plutôt que de partir des seules questions d’alliances, qui souvent sont déconnectées des préoccupations populaires. « Les chantiers de l’espoir », qui se réunissent samedi prochain, peuvent être un moment de cette convergence, ils peuvent donner un signal de ce rassemblement en construction ; il faut que cette initiative soit tournée sur l’action, sur les soucis des gens, sur des solidarités concrètes.

Q. : Le calendrier à venir est chargé.

Il y a évidemment les élections départementales qui sont un enjeu majeur ; la question de la participation se pose. A la mi janvier, quatre millions de citoyens étaient dans les rues mais cela n’implique pas automatiqument que ces gens aient envie de s’emparer du bulletin de vote. Il faut donc donner aux votes des 22 et 29 mars une dimension porteuse de changement et d’espoir. Les communistes construisent les candidatures, ils se mettent en campagne. Et puis il y a le tour de France de Pierre Laurent, qui a très bien démarré. Il va nous permettre de travailler notre « Projet pour la France ». Pas question de travailler ce projet en vase clos. On pourrait avoir, après les départementales, une première étape, livrer une première version de ce projet. Ce serait la contribution de PCF pour sortir de la crise.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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