Organigramme

A l’initiative contre l’austérité
La direction du PCF définit son organigramme

Seconde réunion le 9 mars dernier du CN issu du 36è congrès. Au menu ? « Définir notre calendrier et nos initiatives pour les mois à venir et poursuivre la mise en place de notre direction nationale » souligne Isabelle de Almeida dans son rapport introductif. Elle propose quatre grands axes de travail : faire grandir l’action la plus large possible contre les politiques d’austérité ; préparer les élections de 2014 ; déployer un travail de grande ampleur pour rendre crédible un projet politique de sortie de crise ; lancer une nouvelle phase du Front de gauche. « Bien évidemment, dit-elle, se fixer ces grands objectifs demande d’identifier les avancées, les bougés possibles ainsi que les obstacles et de prendre les initiatives qui peuvent permettre de progresser ». Après avoir évoqué le contexte international et européen (Altersommet d’Athènes les 7 et 8 juin ; Forum social à Tunis 26/30 mars), elle insiste : « En France, le gouvernement poursuit sa politique sur le tryptique : austérité, compétitivité, flexibilité et mène une véritable bataille, une pression idéologique pour essayer de rendre acceptables ses projets de régression ». Le rapport s’arrête sur « l’acte III de la décentralisation qui porte bien mal son nom » car il s’agit plutôt de centralisation, de concentration des pouvoirs ; il marque l’importance de l’appel de l’ANECR et ses propositions pour une autre réforme, « pour un renouveau démocratique dans une république unie et solidaire ». Alors que les grandes entreprises dont celles du CAC40 profitent des largesses du pouvoir tout en licenciant ( « le tonneau des Danaïdes »), la pression exercée sur les salariés est de plus en plus forte. C’est le cas en matière d’emploi et de droits notamment avec l’accord appelé ANI, contre lequel la bataille ne fait que commencer. « Nous devons la poursuivre, l’amplifier et rassembler largement » et lui opposer la proposition de loi « pour la sécurisation de l’emploi, contre les licenciements boursiers » que les députés communistes vont présenter. « Cette démarche doit être notre boussole, rassembler, créer des majorités politiques pour arracher des améliorations dans la vie des gens, pour gagner la bataille du changement ». C’est ce qui s’est passé, au Sénat, avec le texte sur l’amnistie, un premier succès à confirmer. La campagne pour une alternative à l’austérité s’inscrit dans la durée, un collectif d’animation se met en place. Le rapport aborde également les questions de l’école, des retraites, de l’hôpital public, de l’égalité des droits, des municipales. Puis Isabelle de Almeida présente la mise en place du collectif de direction, « le dispositif d’organisation et de prise de responsabilité au service des orientations de notre 36e congrès ». Lors d’une précédente session, le CN avait élu un comité exécutif national de 34 membres et en son sein une coordination de 10 camarades. Désormais sont réparties les responsabilités dans le CN et aussi leur conception, leur périmètre, les relations entre elles. « Au congrès, nous avons dit notre volonté que le CN soit une direction qui vise à un travail plus en cohérence, qui produise un travail de contenu, qui soit en lien avec l’ensemble du parti, qui décide et anime les campagnes nationales et des initiatives de grande portée dont les séquences électorales et qui se donne les moyens, les organise pour être au service de ces objectifs ». Le rapport précise les modalités des réunions du CN ( notons que, pour des raisons d’économie, les travaux du CN seront désormais publiés sur Internet et un compte rendu journalistique en sera donné dans Communistes ; cette question provoquera un échange d’opinions assez nourri ). L’organigramme ( voir page 3) présente, sous la direction de Pierre Laurent, secrétaire national et responsable du projet, à la fois la structure de l’exécutif, coordonnée par JC Nègre et D. Rondepierre, avec la responsabilité des membres du CN et « le travail sur le projet », animé par Isabelle de Almeida et un comité de pilotage, fédérant seize secteurs de travail.

Force d’espoir et rassembleuse

Dans le débat qui suit, d’abord consacré à la situation politique, il est beaucoup question de l’ANI (et au besoin d’explication que cet enjeu nécessite), de décentralisation ( un sujet qui préoccupe beaucoup ; que signifie une décentralisation qui s’acompagnerait d’une réduction drastique des moyens des collectivités territoriales ? L’idée de « moratoire » sur l’Acte III est avancée), de l’état de l’opinion aussi : plusieurs intervenants parlent de « situation complexe », observent que deux mouvements coexistent, parfois dans les mêmes têtes, la colère, le désespoir et une tendance à la résignation, partant de l’idée que « si c’est partout pareil, on peut pas faire autrement ». On insiste : malgré la dureté de la période, les communistes, le Front de gauche doivent être toujours des forces d’espoir et de rassemblement. La proposition de loi contre les licenciements boursiers motive fortement. MG Buffet insiste sur le travail des parlementaires, leur détermination à amender les projets gouvernementaux. Pierre Laurent qualifie la situation d’ « inquiétante », montre que le gouvernement s’enfonce dans ses choix. On fait quoi ? Quelles initiatives on prend ? Il s’agit d’abord d’animer mieux les campagnes pour l’alternative à l’austérité. Il note qu’un débat se déroule au sein du Front de gauche, qu’on résumera ainsi : faut-il parier sur l’échec du gouvernement de gauche et espérer en récupérer mécaniquement les fruits ? Ou faut-il transformer le mécontentement actuel en un mouvement positif pouvant influer sur le cours des choses ? Quant aux prochains scrutins, beaucoup va dépendre de l’état du mouvement social. La préparation des élections municipales ne sera pas la même selon que la résignation l’emporte ou qu’un mouvement populaire se développe. Sur les municipales, un CN élargi à des élus est prévu les 24 et 25 mai.
Un débat, plus bref, porte ensuite sur l’organigramme. Que faut-il entendre par projet ? Projet/ programme, même combat ? Vieux débat dont on retiendra qu’il ne faut ni confondre, ni opposer les choses ; le parti a besoin de mieux préciser ses propositions et de mieux se projeter dans l’avenir. Exemple avec l’acte III de « décentralisation » : l’élaboration de réponses immédiates est tout aussi nécessaire qu’une réflexion sur l’organisation du territoire dans les 30 ans à venir. Même chose concernant la transition énergétique. L’organigramme vise aussi une meilleure circulation de l’information, des collaborations plus transversales entre secteurs, de meilleures procédures de travail, enfin. Comment s’élabore une position communiste sur tel ou tel sujet ? Comment éviter que tel secteur « autovalide » ses propositions, sans un vrai débat préalable ? Il s’agit, dira Pierre Laurent, « de retrouver une procédure de travail collective ».

G.S.



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