Morts pour rien

Les morts de Clichy/Bois
Deux poids deux mesures

Le 27 octobre 2005, deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, poursuivis par des policiers, se réfugiaient dans un transformateur, à Clichy/Bois, où ils étaient électrocutes. La justice mit dix ans pour réagir. Finalement un tribunal correctionnel prononça la relaxe. Et l’opinion garda le sentiment que ces deux jeunes étaient "morts pour rien".
Cette décision venait alourdir encore le contentieux entre les jeunes de France et la police nationale. La
justice en effet avait l’occasion de reconnaître une situation qui ne peut plus durer dans notre pays. Combien de bavures, de contrôles d’identités “au faciès”, d’affrontements parfois violents s’ajoutent à une trop longue liste illustrant le divorce entre les jeunes et la police.

“C’est un jugement profondément choquant, l’ illustration du deux poids deux mesures dans le traitement des affaires qui confrontent jeunes et policiers” déclarait alors Fabien Guillaud-Bataille, responsable « Sécurité - Police » au PCF. Lequel s’interrogeait sur les pratiques de la police. “L’urgence est de comprendre les causes qui rendent trop souvent l’action des forces de police attentatoires aux droits fondamentaux et l’action de la justice en contradiction avec l’égalité des citoyens devant la loi. “
Ces raisons sont éminemment politiques, selon lui..
Des citoyens français peuvent être humiliés, frappés, détenus sans raison, voire mis en danger de mort car on a décidé ou on a laissé prospérer l’entreprise de stigmatisation de la figure des « jeunes de banlieue ». Exemples : les mots de ministres de l’intérieur tels que « sauvageons » ou « racailles » ou la manipulation de Nicolas Sarkozy qui fit manifester des policiers devant le tribunal de Bobigny au mépris du principe fondamental d’indépendance de la justice.
Ces mêmes politiciens qui ont démantelé méthodiquement le droit pénal des affaires. D’où la réalité quotidienne des palais de Justice : des jeunes envoyés à l’abattoir et l’impunité pour les puissants.
Hollande, en 2012, s’était engagé à mettre fin aux contrôles au faciès mais ceux-ci persistent. Le meme Hollande qui dit rêver d’une société apaisée serait bien inspire de tenir ses promesses.
“Le PCF refuse d’attendre les bras croisés de nouvelles explosions de colères suite à des dénis de justice. Nous exigeons la mise en œuvre immédiate des engagements de campagne et l’ouverture d’un grand débat pour refonder les missions de la police et reconstruire une justice des mineurs digne de son ambition d’éducation et d’insertion sociale.”



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