Statuts

Statuts/Nouvelle répartition financière
C’est bien que le débat sur la cotisation ait lieu

Le débat sur les nouveaux statuts porte notamment sur la modification de la répartition financière entre les structures du parti. L’opinion de Jean-Louis Le Moing, trésorier national.

Pourquoi cette proposition de modifications des règles financières ?

JLLM : Je dirai d’abord que c’est vraiment très bien que le sujet de la cotisation vienne en discussion ; je trouve très heureux qu’à l’occasion de la préparation de leur congrès, les communistes débattent de cette question qui est au coeur de notre bataille financière. Il est arrivé qu’on passe des congrès sans même en parler. Il y a, en effet, dans les nouveaux statuts la proposition de faire évoluer la règle concernant l’attribution du produit des cotisations entre les organisations du parti. Très longtemps on a eu la règle des quatre quarts, entre cellules, sections, fédérations et direction nationale. On propose de passer aux trois tiers : sections, fédérations, direction nationale. En réalité, depuis plusieurs années, comme ce ne sont plus les cellules qui collectent, la règle de fait était plutôt 50% pour les sections, 25% pour les fédérations et 25% pour la direction, le CN. Donc, même avec les statuts actuels, on n’est plus aux quatre quarts. J’ajoute que depuis des années, la vie, l’état du parti ont fait que l’effort de mutualisation des moyens techniques et humains est réalisé par les fédérations et le CN ( aides en communication, en permanents, etc) : le coût est là. Enfin, on traverse une période de difficultés financières au niveau des fédérations et du CN ; soyons francs, on a une situation tendue côté budget. 50% de nos ressources proviennent du reversement des élus. C’est une force et une faiblesse ; une force car dans le paysage politique, c’est complètement atypique, très en lien avec la personnalité communiste ; mais c’est une faiblesse parce que du coup, beaucoup dépend des résultats électoraux en terme de reversements et d’aides publiques. Bref, il nous faut revaloriser la cotisation, il faut que dans nos ressources, le poids des cotisations se renforce.

Tu parles de mutualisation ; peux-tu préciser ?
Comme 50% des ressources générales sont constituées du reversement des élus, il y a une grande inégalité territoriale, il y a des endroits, des fédérations entières sans élus. Et c’est le CN en premier lieu, et les fédérations, qui permettent de mutualiser les moyens du parti. Aujourd’hui la direction nationale aide près de quarante fédérations.

Des organisations semblent pourtant redouter cette nouvelle règle ?
JLLM : On comprend que la nouvelle règle des trois tiers puisse poser des problème dans un certain nombre de fédérations et de sections. Parce que dans certains cas, dans quelques fédérations, des sections ont des locaux, du patrimoine, des permanents, notamment en Ile de France ; ces sections ont des besoins propres et leur part va passer de 50% à 33% mais la part de leur fédération augmentera, elle passera de 25 à 33%, et il leur faudra donc créer les conditions de mutualisation.

La question centrale est en fait celle de la cotisation ?
JLLM : C’est la mère des batailles, la question qui entraîne tout le reste, la bataille pour l’implantation, pour la souveraineté communiste, pour que les communistes prennent toute leur place dans le parti, la bataille pour que nos idées progressent. Il nous faut
politiser cette question de la cotisation. On n’avancera pas en se partageant la pénurie mais en gagnant des cotisants. Aujourd’hui, on a un peu plus de la moitié des adhérents qui cotisent. On doit pouvoir faire un effort, gagner des nouveaux cotisants. Comment ? en réalisant des adhésions nouvelles ; en allant voir les camarades qui ne cotisent pas mais qui sont d’accord dès qu’on les contacte, l’expérience le montre actuellement avec la remise de cartes ; en relevant autant que faire se peut le niveau des cotisations ; en utilisant le prélèvement automatique. On a besoin d’une dynamique en terme d’implantation, d’élargissement, de renforcement du parti ; des possibilités importantes existent auprès des adhérents non cotisants, auprès de nouvelles forces qui ont voté Front de gauche et qui sont prêtes à nous rejoindre. La question des finances n’est pas une question financière, elle est éminemment politique.

Propos recueillis par Gérard Streiff



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